Madagascar: Pacte d'industrialisation - Vers un changement de paradigme

La première étape du pacte d'industrialisation a été franchie pendant les trois journées de programmation industrielle organisées conjointement par le MICC et l'EDBM et clôturées hier au Novotel Alarobia.

Du concret. Il s'agit de la définition de la vision pour l'industrie malgache qui ambitionne d'atteindre 30% de part dans le PIB à l'horizon 2040, avec un objectif intermédiaire de 25% en 2030. « Sans investissements privés, il n'y a pas d'industrialisation (..) mais il faut un bon environnement des affaires » a martelé le ministre de l'Industrialisation, du commerce et de la concurrence (MICC), Edgard Razafindravahy, lors de l'ouverture de l'événement.

Cet environnement sera coconstruit par l'Etat et le secteur privé, main dans la main, avec un esprit de concertation et de partenariat. « Puisqu'il s'agit d'un pacte entre les deux parties, chacune est tenue par des engagements précis avec des dates butoirs bien définies étalées sur 20 ans, et sera soumise à des sanctions en cas de défaillance » a-t-il ajouté.

En effet, la programmation industrielle permet d'inscrire sur la durée et de manière irréversible le développement du secteur industriel malgré les éventuels changements de personnel politique ou de représentants du secteur privé. Après les trois jours d'atelier dans la capitale, le pacte devra avoir l'adhésion de tous les acteurs.

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« La semaine prochaine nous allons présenter aux 24 chambres de commerce et d'industrie les points évoqués lors de ces journées de programmation industrielle. Nous allons collecter puis remonter les aspirations et engagements de la part de tous les opérateurs en régions, et en retour les engagements qu'ils attendent du gouvernement. L'objectif c'est qu'après un atelier de validation finale prévu fin juin, qui va embarquer tous les ministères concernés et l'ensemble du secteur privé, le pacte sera matérialisé par un décret interministériel pris en conseil des ministres» a expliqué Christian Rasoamanana, conseiller du MICC.

Gouvernance

En application du pacte, une loi de programmation industrielle verra le jour, de laquelle relèveront des obligations pour le rendre encore plus contraignant. « Mais ce qui est important pour le moment, c'est la signature de ce pacte d'industrialisation » a-t-il souligné.

Après la vision, les participants ont discuté autour des orientations stratégiques. Notamment, la priorisation du marché local avant les exportations, la maximisation du contenu local ou encore l'ambition de créer des champions nationaux. Mais on retiendra surtout de ces 3 journées la volonté des participants de changer de paradigme.

Par exemple celui de ne plus être fournisseur mais vendeur. Les orientations stratégiques ont été déclinées par filières prioritaires. D'ici fin juin, les parties devront définir les moyens et mesures à mettre en oeuvre pour répondre aux objectifs stratégiques et qui prendront la forme d'engagements contraignants pour les deux parties. Mais aussi la gouvernance.

Tous les participants ont convenu de l'importance vitale de rendre le pacte imperméable aux changements de personnel politique. « La définition de l'entité de pilotage du pacte, de son suivi et de l'application des sanctions entre autres est la clé de voute du pacte » note Christian Rasoamanana.

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