Le projet Volobe Amont, plus communément appelé Volobe II peut enfin démarrer. Les contrats nécessaires pour sa mise en oeuvre ont été signés, hier, au palais d'État d'Iavoloha.
Une étape clé vers 2028. C'est ainsi que le communiqué de presse de la Compagnie générale d'hydroélectricité de Volobe (CGHV), présente la signature des contrats devant permettre la concrétisation du projet Volobe Amont ou Volobe II. L'année 2028 étant celle estimée pour le début de la production d'électricité par cette future centrale hydroélectrique.
Le contrat de concession du site où sera construite la centrale par la CGHV et le contrat d'achat de la future production en électricité par la Jirama ont été signés, hier, au palais d'État d'Iavoloha. Une cérémonie sous la houlette de Andry Rajoelina, président de la République. Sis dans le district de Toamasina II, sur la rivière Ivondro, cette future centrale hydroélectrique produira 120 mégawatts, pour une capacité de production annuelle de 750 gigawatts.
Une production annuelle qui correspond à 40% de la consommation annuelle nationale. Volobe couvrir les 40 mégawatts dont la ville de Toamasina a besoin. Le reste sera acheminé vers Antananarivo. Les villes de région Alaotra Mangoro, les autres grandes agglomérations de la région Analamanga, jusque dans la région Vakinankaratra bénéficieront également de la production de cette future centrale hydraulique.
Selon les explications de Solo Andriamanampisoa, cette distribution se fera par le biais du Projet d'interconnexion et de renforcement des réseaux de transport d'énergie électrique à Madagascar (PRIRTEM). Le membre du gouvernement annonce que le PRIRTEM sera lancé officiellement sous peu.
La patience est de mise
Sa mise en oeuvre serait, notamment, en vue de l'opérationnalisation des projets de centrales hydroélectriques en cours ou à construire comme Sahofika et Volobe. Pour en revenir à ce dernier, la signature des deux contrats d'hier, marque un tournant décisif dans une saga qui a démarré en 2016.
En effet, le mémorandum d'entente entre l'État et la CGHV pour le projet Volobe Amont a été signé en 2016. La Compagnie a justement été créée spécialement, cette même année, pour le développement du projet hydroélectrique de Volobe. L'arrivée au pouvoir de l'administration Rajoelina, en 2019, a cependant redistribué les cartes. Finalement, cette dernière est parvenue à amener les actionnaires du projet à accepter une renégociation des termes du document d'entente.
La durée de concession qui était, au départ, actée à 35 ans, et le prix d'achat du kilowattheure par la Jirama, alors indiqué à 6,3 centimes de dollar étaient, notamment, les points de désaccord. L'État voulait alors réduire cette durée de concession à 25 ans et réduire le prix d'achat du kilowattheure jusqu'à 5 centimes de dollar. Dans son communiqué de presse sur la cérémonie d'hier, la CGHV affirme que l'accord conclu avec l'État fixe la durée de concession à 25 ans.
La missive de la Compagnie promotrice de Volobe II ajoute que l'accord prévoit aussi "la participation de l'autorité publique dans l'actionnariat de la CGHV jusqu'à 20%". L'usage du terme autorité publique ici, suscite quelques intrigues chez les observateurs. Il y a aussi l'atteinte de l'objectif de l'État de réduire le prix de l'électricité "jusqu'à quatre fois moins cher que le prix moyen actuel".
Au final, deux millions de personnes devront bénéficier de l'énergie produite par la future centrale de Volobe. À entendre le ministre de l'Énergie et des hydrocarbures, le système d'indexation annuelle du prix du kilowattheure aurait également été retiré dans le contrat d'achat signé, hier. Tranchant dans le vif, le Président Rajoelina présente Volobe Amont comme une solution à long terme aux problèmes énergétiques du pays et des lacunes d'une société Jirama en perdition. Énumérant d'autres projets hydroélectriques, le Chef de l'État table sur 442 mégawatts d'ici quelques années.
Seulement, il faudra encore être patient. Volobe, par exemple, ne sera opérationnel qu'en 2028 si tout se passe bien. "Même si cette signature nous permet de poser les jalons, il y aura de nombreuses étapes qui vont mener jusqu'aux travaux et puis à la mise en service et la production dans quelques années", déclare Remy Huber, directeur général de CGHV. La prochaine étape est maintenant le bouclage du volet financier du projet par le promoteur, avant d'entamer le chantier. "Cela devrait prendre entre 5 mois à un an", indique le ministre Andriamanampisoa.