Cinq Nigériens ont été transférés au parquet, hier. Une importante quantité de drogue dure aurait été saisie chez eux, à Itaosy, mais la police évite de donner de détails.
Comme toujours, lorsqu'il s'agit d'une affaire de taille pouvant impliquer la haute pègre, la chance d'obtenir une information auprès des voix autorisées est de 0%. Les sources sont hermétiquement closes. Cela a été le cas concernant l'arrestation de cinq Nigériens à Ambaniala Itaosy, traduits au parquet, hier. Ce n'était pas un simple coup de filet, mais un beau résultat suivi d'une grosse saisie de poudre blanche s'apparentant à la cocaïne, d'après des renseignements officieux.
Espérant creuser et trouver de détails auprès de la direction générale de la police nationale, hier, nous sommes rentrés bredouilles. Le bureau qui est censé nous recevoir était vide. Des appels téléphoniques nous ont offert une autre option. Un gradé affirme être informé de l'interpellation des Nigériens, sans pouvoir fournir plus de données. « Je suis en congé. A ma connaissance, ils doivent être présentés au parquet ce jour (ndlr : hier). J'ignore la nature des produits saisis. Je n'ai pas le suivi du test réalisé », se désole-t-il.
De la farine
Quelques minutes après, un autre responsable assène que cette histoire de cocaïne et d'héroïne n'existe pas. « C'est juste à propos de leur séjour expiré. La police les a embarqués pour cette raison. Personne n'a parlé d'une drogue, ils n'en avaient pas sur eux. Ce sont les premières informations disponibles », raconte-t-il. « Ils sont cinq. Quatre ont un visa expiré. Certains disaient qu'ils sont des dealers d'héroïne et de cocaïne. Certes, la police a découvert de la marchandise sur eux, mais elle n'est pas de la drogue. Je recueillerai tous les détails si les suspects sont tous placés en détention préventive, mais s'ils obtiennent une liberté provisoire, ça ne vaut pas la peine. Donc, nous attendons », ajoute-t-il.
Au parquet, les Nigériens y sont entrés à 11h30. Aucun d'eux ne parle malgache. « Quelqu'un veut vraiment passer cette affaire sous silence. [...] a même dit qu'il s'agit de la farine et non de la drogue », confie un magistrat. Des ressortissants nigériens sont nombreux à avoir été cités dans des trafics de drogue dure, mais il est rare de les voir répondre de leurs actes devant la barre.