Congo-Brazzaville: Célébration - L'Académie des sciences d'Outre-mer commémore les cent ans de son existence

Du 18 mai 1923 lors de la première séance officielle au 26 mai 2023, le grand amphithéâtre de la Sorbonne a accueilli à nouveau, dans un amphithéâtre comble, les responsables politiques, intellectuels, chercheurs, dirigeants économiques, artistes et acteurs des sociétés civiles pour des débats et des échanges. Le Congo a été représenté par son Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, et le Pr Francine Ntoumi, présidente du Conseil scientifique de l'Institution française publique de recherche.

L' événement intitulé « Cent ans de passion et au-delà pour l'outre-mer », animé tout au long de la commémoration par la journaliste écrivaine, Christine Kelly, a permis de confronter les points de vue et expertises autour des grands enjeux environnementaux, démographiques, éducatifs, scientifiques, technologiques, culturels et sociétaux.

Après le mot d'usage prononcé par le secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences d'Outre-mer, Pierre Gény, Renaud Girard, journaliste, membre de cette académie, a introduit la célébration par un discours d'ouverture sur la thématique « Repenser l'Outre-mer dans un monde incertain », mettant au défi le monde de relever les grands enjeux du moment.

Pour sa part, l'ancien président de la République du Niger, Mahamadou Issoufo, a donné sa vision politique en affirmant que : « L'explosion démographique, la sécurité alimentaire, énergétique : ce sont les défis auxquels nous devons faire face ».

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En dressant le bilan de ce centième anniversaire, Roland Pourtier a rappelé que « Lorsqu'elle a été fondée, l'Académie des sciences dont nous fêtons le centenaire avait pour objectif d'accumuler des connaissances afin d'exploiter et de valoriser les ressources des colonies françaises : les choses ont bien changé ! ...Il s'agit de pluridisciplinarité, d'altérité, de décentrement ».

Il a expliqué que c'était l'époque de la France coloniale qui comptait une population des territoires sous sa souveraineté de 60 millions de personnes. Aujourd'hui, ces territoires sont devenus des pays indépendants, d'Afrique notamment, regroupant plus de 500 millions de citoyens.

« L'Académie de 1923 n'a absolument rien à voir avec celle de 2023. Elle a fait son travail et je dirai même que de ce point de vue, c'est une administration exemplaire. Les académiciens et le secrétaire perpétuel sont des esprits ouverts et novateurs, parfaitement en phase avec ce qui se passe aujourd'hui », a-t-il dit.

Invité à prendre la parole sur la table ronde « Demain l'Outre-mer : quels enjeux ? / Biodiversité, sécurité, immigration », le Premier ministre Anatole Collinet Makosso a puisé dans les souvenirs de son enfance. Il s'est souvenu qu'il a appris de son père, pourtant analphabète, que c'est de la baie de Loango, au large de l'océan Atlantique, que ses arrières-arrières grands parents sont partis pour l'Outre-mer. Quant à la biodiversité, à son avis, celle-ci constitue une des richesses des enjeux de l'Outre-mer. Concluant son propos, il a retenu trois mots étroitement liés à la co-construction : « solidarité-fraternité- humilité ».

Lors de la table ronde « Science pour l'Outre-mer », le Pr Francine Ntoumi a plaidé pour une politique de recherche qui doit privilégier un partenariat scientifique équitable avec les pays du Sud ainsi qu'une science interdisciplinaire et citoyenne, engagée pour la réalisation des Objectifs de développement durable.

Durant trois heures, les interventions des Académiciens des sciences d'Outre-mer ont laissé entrevoir une ouverture impliquant la jeunesse, signe d'espoir pour une continuité destinée à mettre le cap vers les prochaines festivités du bicentenaire de leur Académie.

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