En attente de discussion au Parlement, la création d'un fonds souverain qui abriterait les revenus du gaz fait polémique au Mozambique. L'opposition et la société civile contestent le fait qu'il soit prévu d'en confier la gestion à la banque centrale, près de dix ans après le scandale dit de la « dette cachée » qui a sapé les finances publiques mozambicaines.
Le principal parti d'opposition conteste les contours de ce fonds souverain censé recevoir 40% des revenus gaziers du Mozambique pendant 15 ans car le projet de loi gouvernemental prévoit d'héberger cet argent sur un compte de la banque centrale.
Or, cette dernière n'est pas redevable devant le Parlement, souligne la Renamo, qui juge aussi qu'elle n'a plus la confiance des Mozambicains depuis l'affaire de la « dette cachée » : 2 milliards de dollars de prêts détournés par l'entourage de l'ex-président Guebuza.
Il faudrait créer « une entité qui aura sa propre autonomie administrative, financière et patrimoniale » et qui informera les citoyens du sort des fonds déposés, a déclaré à l'agence de presse Lusa un député de la Renamo.
Alors que les investissements marquent le pas dans le bassin gazier de Rovuma, l'opposition demande également que le futur fonds souverain reçoive l'argent de toutes les ressources naturelles du Mozambique : aluminium, charbon, titane, or ou pierres précieuses et que la société civile fasse pression sur le gouvernement pour faire évoluer le projet, d'ici son examen au Parlement.
Une ONG mozambicaine déplore de son côté que le gouverneur de la banque centrale ne se soit pas présenté à une audition parlementaire sur le sujet.