Dakar — Les forces de l'ordre ont interrompu la "caravane de la liberté" de l'opposant Ousmane Sonko et l'ont conduit à son domicile à Dakar, a déclaré dimanche soir le ministre de l'Intérieur, Antoine Diome.
"On a pu encadrer le leader de Pastef jusqu'à son domicile, où il a été déposé", a dit M. Diome dans un entretien avec la RTS1.
Ousmane Sonko, après un séjour de plusieurs jours à Ziguinchor (sud), entendait dérouler une "caravane de la liberté", une série de rassemblements, sur le chemin le conduisant à Dakar.
"Lorsque le véhicule à bord duquel il se trouvait a été contrôlé, il était en compagnie d'autres personnes. On a découvert des armes, des lance-pierres [...] qui peuvent être utilisés dans le cadre de manifestations contre les forces de sécurité", a déclaré le ministre de l'Intérieur.
Il précise qu'Ousmane Sonko "n'a pas été arrêté mais il a été encadré et conduit chez lui".
Antoine Diome a confirmé la mort d'une personne lors d'un rassemblement tenu à Kolda (sud) par M. Sonko et ses partisans. Plusieurs médias en faisaient état depuis samedi.
"Vous avez tous entendu le leader de Pastef déclarer depuis Ziguinchor qu'il va faire une caravane au cours de laquelle des rassemblements seraient organisés. Lors de la première étape, il y a eu mort d'homme [...] à Kolda", a déclaré M. Diome.
Il se demande si "l'Etat va [...] rester les bras croisés pour constater des morts ou des blessés, des pillages ou des dégradations de biens appartenant à l'Etat ou à des privés". "La réponse ne peut être que négative", s'est-il empressé de répondre.
Pour le déroulement de la "caravane de la liberté" du leader de l'opposant, "il fallait d'abord une déclaration" de ladite manifestation, a argué M. Diome.
"Que ce soit le leader de Pastef ou tout autre leader, s'il y a violation de la loi, l'Etat a le devoir d'y mettre fin. C'est dans ces conditions que cette décision a été prise", a-t-il ajouté en parlant du voyage forcé de l'opposant vers son domicile.