Soulagement pour les habitants du quartier de Dikolo à Douala, dont ils avaient été expropriés au mois de mai 2022, au bénéfice d'un promoteur privé qui comptait y construire un complexe hôtelier. Une décision de justice rendue mercredi 24 mai dernier au tribunal administratif de Douala leur est favorable et ouvre la voie à un retour éventuel des populations expropriées sur ces terres.
Le soulagement après un peu plus d'un an de plaintes et de pleurs. Pour les quelque 2 000 habitants expropriés de Dikolo, l'annulation de l'arrêté consacrant leurs villages comme « domaine d'utilité publique » a un goût de victoire.
« Nous sommes satisfaits aujourd'hui de cette décision, nous sommes soulagés nous sommes contents, explique Patrick Moudissa Bell, porte-parole des victimes de Dikolo. Il y a eu des explosions de joie d'ailleurs ce jour, nous avons dansé sur le site et aussi nous espérons que les coupables de cette dérive de cette mafia seront vraiment punis. »
L'affaire n'est pour autant pas complètement terminée. D'ici au retour sur ces terres, qu'ils considèrent comme leur « village », il y a encore pour les dikolois des étapes à franchir.
« Aujourd'hui nos attentes sont claires : nous attendons que nous revenions sur nos terres de façon correcte, poursuit Patrick Moudissa Bell. Il faudrait que des dispositions soient prises pour que nous soyons dédommagés totalement pour tous les préjudices que nous avons subis. Il faut qu'il y ait réparation. Dans les jours qui suivent, nous allons nous atteler, nous allons toujours nous mobiliser, comme nous l'avons toujours fait. Nous n'allons pas baisser les bras et nous allons continuer de nous battre. Nous avons gagné une partie de la bataille et nous sommes désormais aguerris pour continuer notre combat. »
Les résidents expropriés de Dikolo entendent rester mobilisés pour non seulement revenir sur leurs terres, mais aussi reconstruire leur village, complètement détruit il y a un an.