Afrique: Emission spéciale - La recherche des migrants disparus

Que ce soit en mer Méditerranée ou dans le désert du Sahara, les disparitions de milliers de migrants plonge les familles dans l'incertitude et le désarroi.

55.900 personnes ont disparu sur la route migratoire depuis 2014 dans le monde, dont la majorité en mer Méditerranée et en Afrique.

Ce chiffre, qui provient de l'Organisation internationale pour la migration (OIM), est une estimation minimale du nombre réel de vies perdues pendant la migration.

Il représente aussi le nombre de familles plongées dans l'incertitude, des parents qui se demandent si leur enfant est encore vivant, des frères et soeurs qui veulent savoir ce qui s'est passé. Et souvent, cette impossibilité de faire le deuil lorsqu'un corps n'est jamais retrouvé.

Cette émission spéciale est consacrée aux migrants disparus. La thématique est certes difficile, mais nécessaire. Car il existe aussi de l'espoir et des moyens de retrouver un être cher perdu sur la route migratoire.

La route de l'Atlantique

Les départs sont nombreux depuis le côtes ouest-africaines, comme au Sénégal. Des migrants montent à bord de pirogues et tentent de rejoindre l'archipel espagnol des Canaries, porte d'entrée vers l'Union européenne, et ce malgré les dangers de l'océan Atlantique.

A défaut de retrouver le corps de leurs proches, les parents se contentent des séances de prières en leur mémoire, et de plus en plus aujourd'hui, de recueillement sur les réseaux sociaux.

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L'expertise du CICR

Nous avons joint Lucile Marbeau, porte-parole du Comité international de la Croix Rouge à Paris. Elle nous explique que le soutien des familles passe par la compréhension d'une notion appelée la "perte ambiguë". Dans cette interview, nous abordons aussi les obstacles auxquels se heurtent les familles, les pièges à éviter lors d'une recherche et ce qu'il faut savoir sur l'identification des corps. Enfin, nous parlons plus en détail de l'outil Trace the Face.

Le désert du Sahara

Direction le Niger, plus précisément Agadez, aux portes du désert du Sahara. Pour beaucoup, c'est par là que passe la route vers la Libye et l'Algérie. Un nouveau rapport de l'organisation Border Forensics estime que les chances de survie dans le désert sont devenues extrêmement faibles. Depuis une loi qui criminalise la migration, les trafiquants empruntent des routes de plus en plus isolées et dangereuses. Et les tempêtes de sable peuvent rapidement ensevelir les cadavres à tout jamais.

La quête du Guinéen Ibrahima Balde

Amets Arzallus est le co-auteur du livre Minan, aux éditions Susa. Minan veut dire petit-frère. Ce petit frère Alhassane, décide, à peine adolescent, de quitter sa Guinée natale pour l'Europe. Lorsque son grand frère, Ibrahima, l'apprend, il décide de se lancer à sa recherche. Cette quête va le mener au Mali, en Algérie, en Libye, puis au Maroc et jusqu'en Europe.

Dans cette interview pour la DW, Amets Arzallus nous raconte le processus d'écriture, le sentiment de culpabilité qui habite Ibrahima Balde, mais aussi les sources d'énergie qui ont permis à Ibrahima de se lancer dans la dangereuse recherche de son petit frère, faite de kidnappings, de déceptions et de désillusions.

La traversée de la Méditerranée

La traversée de la Méditerranée reste la route migratoire la plus dangereuse au monde, avec 26.832 personnes portées disparues selon l'OIM depuis 2014.

Les départs se font de plus en plus depuis la côte tunisienne. L'Italie se trouve à moins de 150 kilomètres. Face aux nombreuses disparitions, des associations de familles se mobilisent pour tenter de connaître la vérité.

 

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