Dakar — Le journaliste Aliou Sané, membre du mouvement "Y en marre" et de la coalition de partis politiques et d'organisations de la société civile F24, a été arrêté lundi à Dakar, a appris l'APS de Me Moussa Sarr, son avocat.
Selon Me Sarr, Sané a été appréhendé par les forces de l'ordre en même temps que d'autres personnes dont il ignore le nombre et l'identité.
Abdou Khafor Kandji, un militant de "Y en a marre", a confirmé dans un entretien téléphonique avec l'APS l'arrestation du journaliste et militant de la coalition F24.
Selon Me Moussa Sarr, il a été emmené au commissariat de police de Dieuppeul, à Dakar.
L'avocat dit avoir attendu pendant trois heures devant les locaux dudit commissariat sans pouvoir rencontrer son client. "Tout suspect a le droit d'être assisté par son avocat", a-t-il rappelé, considérant l"'interdiction" faite à lui de s'entretenir avec son client comme une conséquence des "dérives autoritaires qu'il y a dans ce pays".
Des heurts entre policiers et militants de l'opposition ont eu lieu lundi dans plusieurs quartiers dakarois, dont Liberté 6 et Keur Gorgui, où est domicilié l'opposant Ousmane Sonko.
Selon Abdou Khafor Kandji, Aliou Sané a été arrêté en tentant de s'opposer à une interdiction faite aux leaders de F24 d'entrer dans le domicile de M. Sonko, à qui ils étaient rendaient visite.
"Nous dénonçons avec la dernière énergie cette interdiction d'accéder chez le président Ousmane Sonko.
Aussitôt arrivés aux environs de son domicile, nous avons été gazés sans explication", a écrit l'opposant Déthié Fall sur sa page Facebook.
"Aucun fondement juridique ne peut justifier la mise en barricade du domicile d'un citoyen sénégalais", a ajouté M. Fall, l'un des leaders de la coalition F24.
Dimanche, les forces de l'ordre ont interrompu la "caravane de la liberté" qu'organisait depuis deux jours le leader du parti d'opposition Pastef-Les patriotes, Ousmane Sonko.
Il s'agit d'une série de rassemblements que M. Sonko voulait tenir sur le chemin le conduisant de Ziguinchor (sud) à Dakar, après plusieurs jours passés dans cette ville du sud du pays dont il est le maire.
"On a pu encadrer le leader de Pastef jusqu'à son domicile, où il a été déposé", a dit le ministre de l'Intérieur, Antoine Diome, dans un entretien avec la RTS1.