Burkina Faso: Prévisions météorologiques pour la saison pluvieuse 2023 - Mieux vaut prévenir que guérir

L'Agence nationale de la météorologie (ANAM) a rendu publiques ses prévisions pour la saison pluvieuse qui s'annonce.

Selon les scrutateurs du ciel, s'il « est prévu un démarrage moyen de la saison avec une tendance tardive sur l'ensemble du pays », les cumuls pluviométriques seront, pour l'ensemble du pays, à tendance normale. La saison hivernale s'annonce donc globalement humide qui pourrait être normale à tendance excédentaire. Mais au-delà de ces prévisions, somme toute, réjouissantes pour les agriculteurs dont le succès de la campagne est fortement tributaire des vannes du ciel, il est attendu de fortes précipitations que l'on annonce accompagnées de grands vents sur toute l'étendue du territoire national. Il y a donc des risques d'inondations qui pourraient s'accompagner de pertes en vies humaines et de dégâts matériels.

Il urge donc, à la fois pour les autorités politiques et administratives et pour les populations, de prendre les devants pour prévenir ces catastrophes naturelles qui se profilent à l'horizon. Pour ce qui est des autorités politiques et administratives, la première mesure d'urgence à prendre, est la sensibilisation des populations riveraines des plans d'eau et de celles qui habitent dans des zones inondables. Ces dernières doivent être informées des risques encourus et au besoin, être incitées à libérer les zones à risques. Cette sensibilisation est essentielle pour prévenir les tragédies que l'on a pu voir de par le passé. Pour rafraîchir les mémoires, l'évocation de la seule date du 1er septembre 2009, est suffisante pour effrayer bien des Ouagavillois.

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Il faut savoir transformer les risques en opportunités

La campagne de sensibilisation, si elle a lieu, doit être accompagnée, le moment venu, d'un dispositif d'alerte et du déploiement d'un dispositif d'aide et de secours aux populations sinistrées. Par ailleurs, les autorités municipales devraient prendre les devants pour curer les caniveaux et autres canaux d'évacuation des eaux pluviales afin d'amoindrir en milieu urbain, les risques d'inondations. Il convient enfin que les autorités sanitaires n'attendent pas que les maladies liées aux eaux sales, comme le choléra et le paludisme, explosent pour courir après des solutions d'urgence.

C'est maintenant que les mesures prophylactiques doivent être prises. Et l'on pense, bien à propos, à la distribution des moustiquaires imprégnées, qui ne devrait pas attendre le mois de juillet pour venir comme le médecin après la mort. Quant aux populations, elles ne devraient pas jouer au Saint-Thomas. Elles doivent tirer toutes les conséquences de ces risques climatiques qui offrent rarement des chances de survie. Cela dit, il faut éviter les comportements à risques en s'éloignant non seulement des zones de dangers, mais en évitant aussi d'affronter la furie des eaux. L'on se souvient encore de ces épisodes malheureux de personnes emportées par les eaux en tentant de traverser des cours d'eau sortis de leurs lits respectifs.

A ces dispositions, l'on devrait ajouter les mesures pour éviter une crise alimentaire au sortir de cette saison agricole que l'on annonce très pluvieuse. Et cela passe par le choix judicieux des espèces agricoles à emblaver. On sait, en effet, que certaines cultures sont plus adaptées aux grandes eaux que d'autres dont les exigences aquatiques sont plus faibles. Il faut donc, ici, savoir transformer les risques en opportunités pour que les ventres ne crient pas famine après la saison des pluies. Car, si la crise sécuritaire qui affecte déjà durement les populations, devait se doubler de l'insécurité alimentaire, ce serait pour le pays des Hommes intègres, un piège sans fin.

Sidzabda

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