La situation sécuritaire et humanitaire reste préoccupante au Nord-Kivu et en Ituri, deux ans après le décret, début mai 2021, d'une gouvernance militaire dans ces deux provinces.
C'est le constat général relevé lors de la 3ème évaluation, vendredi 26 mai à Goma, de l'état de siège par les comités provinciaux de sécurité et le Premier ministre Sama Lukonde.
Entourés par les membres de leurs comités provinciaux de sécurité, les gouverneurs du Nord-Kivu et de l'Ituri ont, tour à tour, fourni au Premier ministre le rapport de l'évolution de la situation sécuritaire et humanitaire dans leurs provinces respectives sous état de siège depuis début mai 2021.
Le lieutenant-général Constant Ndima Kongba, du Nord-Kivu, a estimé que l'armée a besoin de plus de moyens pour faire face à la situation qu'il juge dramatique dans la province.
« La situation sécuritaire et humanitaire en province reste dramatique. Au grand-nord, il y a l'activisme des ADF-MTM qui massacrent les populations, les forçant à céder le territoire de Beni pour en faire un califat. Ce que les Congolais ne peuvent jamais accepter. Et ici au sud, dans la zone Sokala 2, nous faisons face à l'agression où aujourd'hui le Rwanda avec son bras séculier, le M23, ont conquis quelques localités dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo et aujourd'hui, tout autour de la ville de Goma. Les mesures adéquates doivent être prises pour que l'armée soit à mesure de faire face à cette situation », a declaré le général Constant Ndima.
Le général Johnny Luboya de l'Ituri a estimé, quant à lui, que l'évolution de la situation sécuritaire dans sa province évolue bien.
Selon lui, c'est le résultat de l'approche militaire, suivie des dialogues menés par son gouvernement provincial pour arrêter l'interférence des leaders communautaires sur les groupes armés responsables de la crise sécuritaire en Ituri.