Thiès — Le recteur de l'Université Iba Der Thiam de Thiès, Mamadou Babacar Ndiaye, nouvellement installé dans ses fonctions, a soumis au Premier ministre Amadou Bâ les besoins de ladite université, inaugurée le 10 février dernier par le chef de l'Etat Macky Sall.
Le professeur Mamadou Babacar Ndiaye a profité de la réception par le Premier ministre samedi à l'Ecole nationale supérieure d'agriculture (ENSA), de plus de 300 taureaux géniteurs guzera, pour lui faire part de la situation des équipements prévus dans cette institution.
Installé dans ses fonctions de recteur le 15 mai dernier, l'ancien directeur de l'Institut universitaire de technologie (IUT) de l'UIDT, prononçait un discours de bienvenue au chef du gouvernement dans cet établissement rattaché à son université.
»Le projet d'infrastructure pédagogique réceptionné en novembre 2022 et inauguré par le président de la République le 10 février 2023, a fait l'objet de plusieurs réserves, lors de la réception provisoire et aucune d'entre elles n'a, à ce jour, encore été levée", a-t-il dit.
Les salles multimédia de l'ENSA, de l'ISFAR et de l'UFR Santé, les parkings, les dalots de franchissement, l'aménagement paysager, etc., bien qu'étant prévus dans le DAO (dossier d'appel d'offres), »ne sont toujours pas réalisés", a relevé le responsable.
Il a ajouté que concernant le projet de construction de laboratoires de recherches, "cher" au chef de l'Etat, Macky Sall, et dont les équipements d'une valeur de plus de 52 milliards ont été réceptionnés le 13 avril dernier, "sur 26 laboratoires qui devraient être construits à l'Université, cinq sont encore au stade de fondation". Quatre d'entre eux sont à l'UFR santé, l'un à l'ISFAR. "Cinq sont encore en finition ici à l'ENSA", a-t-il poursuivi.
Pour ce qui est du volet social, les travaux relatifs aux de 1.500 lits "avancent bien, mais connaissent un ralentissement depuis quelques semaines". "Leur livraison permettrait de résoudre le problème de mobilité que ne cessent de poser les étudiants, dont la résidence universitaire située à la cité du Rail, est enclavée et distante de plusieurs kilomètres du campus pédagogique", a fait savoir le recteur.
"M. le Premier ministre, nonobstant ces investissements consistants à l'université, je ne doute point que nous (puissions) encore compter sur l'accompagnement généreux de l'Etat qui a fait de l'enseignement une priorité", a-t-il ajouté.
Mamadou Babacar Ndiaye a sollicité la construction d'un auditorium, d'une agence comptable, d'une scolarité, d'une direction du service informatique et d'une polyclinique. Pour lui, cette dernière "permettrait de mieux mettre au service de la population le potentiel immense" du pôle de santé de l'UIDT, qui forme des infirmières, des sages-femmes, des médecins spécialisés et généralistes, des pharmaciens, etc.
Il n'a pas manqué de faire part du besoin de l'Université de bénéficier de moyens pouvant faciliter les stages et les visites d'entreprise de ses étudiants formés à des métiers, et qui interviennent partout au Sénégal, dans le cadre de leur formation.
»Pour chacun de nos six établissements, la dotation d'un bus de 60 places serait la bienvenue", a-t-il plaidé, non sans évoquer la nécessité de rénover la "prestigieuse école de formation d'ingénieurs agronomes" et ses centres d'application, après 40 ans d'existence. L'ENSA créée en 1980, pour former des ingénieurs agronomes de conception, capables de concevoir et d'impulser les transformations que doit subir le secteur de l'agriculture et de l'élevage pour devenir un puissant levier de souveraineté alimentaire, a-t-il noté.
Il considère que les autorités d'alors avaient fait un "pari gagnant", car l'ENSA a formé "près de mille ingénieurs agronomes" issus de 15 nationalités dans des spécialités aussi variées que l'économie agricole, le génie rural, les productions végétales, les sciences des sols, la foresterie et les productions animales.
Membre de "centres de recherches d'excellence" de la sous-région, elle a été "maintes fois distinguée à travers son personnel d'enseignement et de recherche ainsi qu'à travers ses élèves-ingénieurs qui ont remporté de nombreux prix et concours".
Ses anciens élèves "participent au développement de l'agriculture au Sénégal, en Afrique et dans le monde" et certains d'entre eux sont devenus des "icônes internationalement reconnues", a-t-il fait valoir.
Le recteur a, enfin plaidé pour "l' immatriculation et la sécurisation du foncier affecté à l'université", dont une grande partie se trouvant à l'ENSA, n'est pas encore clôturée et "requiert une attention particulière".
»Je vous ai bien écouté et entendu", a dit le Premier ministre au recteur, lui demandant de "se rassurer". Il a indiqué avoir réuni autour de lui, la semaine dernière, des ministres, afin d'étudier et d'apporter des solutions à tous les projets confrontés à des difficultés d'exécution.
Le président de la République attache au suivi de ces projets et programmes, notamment dans le domaine de l'enseignement supérieur, »une attention toute particulière », a dit le PM.
"Soyez sûr que le gouvernement veillera à l'exécution correcte et transparente de tous les chantiers engagés", a-t-il souligné, annonçant que d'autres projets et programmes seront mis en oeuvre, dans le cadre du PAP en préparation, pour faire du Sénégal un pays émergent à l'horizon 2035.
Lors de la cérémonie de son installation, le nouveau recteur avait annoncé de larges concertations pour stabiliser avec la communauté universitaire son projet de "gouvernance participative pour une université de métier au service du développement du Sénégal".
Tout en saluant les efforts de l'Etat qui avait doté l'université pour la première fois d'infrastructures propres, il avait relevé que des années s'étaient écoulées entre l'expression du besoin d'une université à Thiès et la réalisation desdites infrastructures. Si bien que les effectifs actuels ont dépassé la capacité des bâtiments construits.
»Nous avons réceptionné une partie des infrastructures, mais nous en demanderons encore parce que nous voulons faire de cette université une université de référence", avait-il promis.