En ce dimanche spécial, les Mauriciens s'apprêtent à célébrer comme il se doit la fête des Mères. Une bonne raison d'aller à la rencontre de cette super maman qui nous raconte son quotidien.
Dans son salon douillet, ses deux filles nous accueillent avec un sourire chaleureux à leur retour de l'école, tandis que son benjamin vient tout juste de se réveiller. Les sacs d'école des enfants sont bien rangés sur la table et la télévision diffuse des dessins animés. Au cours d'une soirée froide à son domicile, à SaintJulien-d'Hotman, elle nous parle à coeur ouvert, sans oublier de s'assurer de temps en temps que ses enfants soient toujours sous son regard. C'est une journée typique dans la vie de cette jeune femme de 29 ans, qui, lorsqu'elle ne se consacre pas à ses responsabilités de maman, est sur le front pour sauver des vies en tant que femme sapeur-pompier.
Ayant rejoint le Fire and Rescue Service en 2015, Vanita est actuellement affectée à la caserne de pompiers de Centre-de-Flacq et, en fonction de ses rotations et après ses horaires de travail, bénéficie de deux jours de congé. Mariée à Sharvesh Mahadeo, infirmier - que nous n'avons pas pu rencontrer car il était fiévreux - le couple a trois enfants, Lucia, 4 ans, Deeanne, 3 ans, et Adhyaksh, 2 ans. Sa troisième grossesse, dit Vanita en rigolant, a été une véritable surprise. «Je n'ai découvert ma grossesse qu'au bout de deux mois et demi. Entre-temps, j'étais intervenue lors d'incendies, j'avais porté des masques, j'étais montée sur des échelles et j'avais travaillé normalement ! Après avoir pris connaissance de ma grossesse, j'ai travaillé au bureau pendant la journée, me consacrant essentiellement à la documentation.»
«Mon époux me soutient beaucoup et nous partageons les responsabilités. Ma mère, qui vit à proximité, se charge aussi de préparer les enfants pour l'école pendant que mon époux s'occupe des autres tâches quand je travaille.»
La maternité étant une bénédiction, mais aussi un cassetête, pour Vanita, c'est en grande partie grâce à ses compétences professionnelles et aux expériences acquises au fil du temps en tant que femme sapeur-pompier qu'elle peut l'assumer. «Je trouve qu'être maman et femme sapeur-pompier est très similaire à plusieurs égards. Par exemple, dans les deux cas, il faut être courageuse, ponctuelle, attentive, dévouée, disciplinée et mentalement préparée à relever des difficultés et à trouver des solutions. Au travail, il s'agit de donner le maximum en un minimum de temps pour sauver des vies, et en tant que maman, il faut s'assurer que les enfants soient toujours bien protégés. Parfois, lorsque nous les quittons pendant quelques secondes, ils se blessent... Mon métier m'a également aidée à trouver un bon équilibre entre ma vie professionnelle et privée et à faire preuve de patience», confie-t-elle.
Comment se passe typiquement une journée de congé dans sa vie de maman ? «Se réveiller à 6 heures et donner le biberon aux enfants, le bain à 8 heures, leur offrir à manger à 10 h 30 et superviser leurs jeux ou activités éducatives, préparer le déjeuner ou faire des cupcakes ou des muffins... Je fais aussi en sorte qu'ils m'aident à cuisiner ou à plier les vêtements pour que nous puissions partager un sentiment d'appartenance et chérir des moments ensemble», nous dit-elle.
Par ailleurs, les dilemmes de coeur de Vanita sont nombreux, quand elle doit laisser ses enfants à la maison ou à l'hôpital s'ils sont malades, pour aller travailler à des heures indues. «Heureusement», dit-elle, «mon époux me soutient beaucoup et nous partageons les responsabilités. Ma mère, qui vit à proximité, se charge aussi de préparer les enfants pour l'école pendant que mon époux s'occupe des autres tâches quand je travaille la nuit.
Et j'en fais de même lorsqu'il travaille de nuit. Nous faisons de notre mieux pour que les enfants ne se sentent pas négligés et, grâce à une bonne planification, nous y parvenons... Cela a été particulièrement difficile pendant la pandémie, car mon époux et moi travaillions tous les deux, étant des frontliners. En novembre 2021, j'ai été testée positive au Covid19. J'ai dû porter le masque 24 heures sur 24 et me désinfecter entièrement pour pouvoir allaiter mon benjamin, qui avait alors deux mois et demi...»
L'aventure que représente le fait d'être maman, raconte Vanita, lui a appris à apprécier les simples plaisirs de la vie et à mûrir. «Je me souviens notamment que l'année dernière, je suis intervenue dans un accident pour secourir des passagers coincés à l'intérieur d'un véhicule.
Heureusement, ils ne souffraient pas de blessures graves. J'ai constaté que parmi eux se trouvaient deux enfants, dont un bébé de huit mois et un enfant de cinq ans. À ce moment-là, j'ai eu une pensée pour mes enfants», raconte-t-elle avec émotion, avant d'ajouter : «Je protège davantage mes enfants. Je me sens également motivée à donner le meilleur de moi-même au travail et j'apprécie les moments que nous passons ensemble.»
En tant que mère et sapeurpompier qui «porte un uniforme pour aider les gens» - comme nous l'a décrit sa fille Lucia - Vanita se dit optimiste pour la suite de son parcours. «Après la grossesse, notre corps subit des changements. Il y a aussi probablement une perception sous-jacente dans la société à combattre, selon laquelle, si nous entrons dans un monde réservé aux hommes pour y travailler, on ne pourra pas assumer notre rôle de manière efficace en tant que maman. Mais les choses changent peu à peu pour les femmes...
Mes collègues me soutiennent énormément et je peux aussi prendre le temps de faire du sport et des activités physiques pour améliorer ma résistance et mon endurance au travail. Être une mère aujourd'hui m'a aussi fait réaliser l'importance du soutien que ma mère m'a accordé, pour lequel je la remercie toujours. Avec de bonnes personnes autour de nous, nous pouvons tous réaliser notre potentiel.»
À toutes les femmes «mèreveilleuses» qui pratiquent avant tout le métier de maman, nous vous souhaitons une très joyeuse fête des Mères