Afrique: Journée de l'Afrique - Des voix s'élèvent pour la paix et le développement du continent

Célébrée sur le thème « Notre Afrique, notre future », la 60e Journée de l'Afrique, comme tous les ans, a donné lieu à plusieurs manifestations à travers le monde. A cette occasion, le corps diplomatique africain en Chine et le ministère des Affaires étrangères chinois ont organisé un temps de partage, le 26 mai dernier, à Pékin, en vue de se remémorer cette date qui coïncide avec les 60 ans de l'Organisation de l'unité africaine, actuelle Union africaine (UA).

Sur un ton engagé, plusieurs intervenants se sont succédé, en accord sur le fait que soixante-ans après la promulgation de la Journée de l'Afrique, qui dans la même période insufflait le vent des indépendances sur le continent, l'heure est au bilan. Un examen profond du parcours traversé qui se situe à mi-chemin entre les acquis et les échecs. Ce, en vue de mieux envisager l'avenir et offrir des perspectives meilleures à la population africaine.

« Entre 1963 et 2002, l'Organisation de l'unité africaine a réussi à atteindre deux objectifs majeurs dans un contexte historique particulier, à savoir le parachèvement de la décolonisation de l'Afrique et la fin de l'apartheid en Afrique du Sud. Ces deux combats exigeaient beaucoup d'engagement, d'énergie, de volontarisme et de don de soi, pourtant ils ont pu être menés avec succès, grâce à l'unité et à la solidarité africaine », a déclaré Azali Assoumani, président des Comores et de l'UA, représenté par l'ambassadeur Charif Maoulana.

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Il a également noté qu'en dépit de ces résultats positifs, force est de constater que certaines injustices subsistent toujours et que certains des États africains se battent encore pour l'intégrité territoriale de leurs pays. « La paix, la sécurité, la démocratie et le développement de notre continent sont menacés, dans plusieurs de nos contrées », a-t-il fait mention. À cet effet, il a notamment appelé au dialogue au Soudan pour que cesse la guerre fratricide qui sévit dans ce pays, depuis quelques semaines maintenant, et qui ne fera que le fragiliser davantage.

Pour le président Azali Assoumani, les États africains doivent aujourd'hui réfléchir ensemble sur les actes à poser pour éradiquer la pauvreté, qui touche une très grande partie de la population et qui constitue le principal terreau des crises en tout genre. « Notre continent regorge de potentialités humaines et de ressources naturelles immenses qui, bien exploitées et mises en valeur, feront de l'Afrique l'une des puissances économiques du monde. Saisissons les précieuses opportunités qui nous sont offertes, mettons à contribution nos talents, l'expérience et l'expertise africaine, pour améliorer son image », a-t-il exhorté.

« Oeuvrons ensemble, pour donner de l'espoir aux générations actuelles, afin de les empêcher, notamment, de mettre en péril leurs vies en allant à la recherche d'un monde meilleur, ailleurs. Oeuvrons, surtout, en toute synergie, non seulement pour perpétuer le rêve de nos pères fondateurs, d'une Afrique unie et prospère, mais aussi pour laisser un bel héritage aux générations à venir », a ajouté Azali Assoumani.

Dans ce même ordre d'idées, Martin Mpana, ambassadeur du Cameroun en Chine et doyen du corps diplomatique africain, a souligné que la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlécaf), qui est entrée en vigueur en 2021, est un pas dans la bonne direction pour l'intégration économique et la prospérité du continent. En effet, selon lui, il existe des opportunités commerciales illimitées et concrètes au niveau national, régional ou continental.

Il est donc important, aujourd'hui, pour l'Afrique, de s'armer de détermination et de patience pour relever les défis qui sont les siens. « Je sais que malgré les difficultés de toutes sortes, l'Afrique reste caractérisée par sa grande capacité de résilience. Elle a su, malgré les prévisions alarmistes, à l'époque, tenir bon face à l'apparition de la pandémie de covid-19. Une preuve que si l'Afrique le veut, elle le peut, quels que soient la nature et le type d'adversité à laquelle elle peut être confrontée », témoignait l'ambassadeur Rahamtalla Mohamed Osman, représentant permanent de l'UA en République populaire de Chine.

Pour lui, il est impérial pour le continent de résister à toutes formes d'instrumentalisation de ses États membres, pris individuellement et collectivement. Précisément, en partageant la conviction profonde que son avenir reste et dépendra de la construction patiente et méthodique de son unité.

« Le devoir qui nous interpelle, aujourd'hui, avec insistance, dans cet environnement international marqué par les replis identitaires et les explosions protectionnistes, est de donner un contenu réel et dynamique à cette unité, si nous sommes déterminés à construire l'Afrique que nous voulons. Comptons d'abord sur nous-mêmes. La solidarité de nos amis et partenaires viendra également se compléter », a-t-il poursuivi dans son propos.

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