Le 13 mai dernier, le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, lançait la campagne nationale de promotion de la onzième édition du Festival panafricain de musique (Fespam) à Sibiti, chef-lieu du département de la Lékoumou. Une soirée populaire haute en couleur et décibels.

La longue soirée de Sibiti aura marqué bien des esprits, à commencer par un public jeune et enthousiaste venu de tout le département de la Lékoumou. Démarrée sur les discours d'usage, la partie officielle a vite cédé la place aux interprétations talentueuses des artistes et danseurs de tous âges, rythmée par les feux d'artifice et les vivas enflammés du public.

Avec le Fespam, le Congo vise grand !

Des discours officiels, on retiendra de la ministre de l'Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs, Lydie Pongault, son message sur la portée universelle de la musique. « Comme le sport, la musique est un outil qui participe, de façon significative, à l'unité des peuples à travers le monde.

C'est dans ce contexte que s'inscrit le Fespam, en ce qu'il fait la part belle au concert des nations africaines », a-t-elle fait savoir. Elle a aussi souligné qu'avec le Fespam, "le Congo vise grand : séduire et conquérir un public diversifié, de plus en plus exigeant, et connecté à l'ère du numérique ; servir de tremplin à l'innovation et de miroir au dynamisme de la jeunesse africaine."

Après les interventions des autorités et du commissaire général du Fespam, Hugues Ondaye, le Premier ministre n'a pas manqué de saluer les élus du département de la Lékoumou qui avaient mobilisé l'ensemble des cadres et la population de ce département pour rehausser de leur présence et de leur organisation l'éclat de cette cérémonie. « Je voudrais, en cette circonstance solennelle, proclamer le lancement national de la promotion du Fespam ici à Sibiti et souhaite que la fête soit belle et les spectacles intéressants jusqu'au matin ! », a-t-il déclaré.

Un show électrique

Le lancement de la campagne de promotion de la onzième édition du Fespam au niveau national a été agrémenté par des artistes musiciens congolais dans leur diversité. « Venez au Congo participer au Fespam. Venez au Congo, capitale de la musique ». C'est par ces belles mélopées que les Bantous de la capitale ont lancé le grand bal, avant de poursuivre leur répertoire avec des chansons "Eve" et "Osala ngai nini" plus connu par Maman Alphonsine.

Après les Bantous de la capitale, le tour est revenu à la diva de la musique gospel au Congo, Belle Agniélé, qui a chanté "Conversion" et "Nzambe yo oza malamu". Puis le show s'est poursuivi avec Gypsie la tigresse. Véritable bête de scène, l'amazone de la musique congolaise, originaire de Sibiti, a électrisé le public avec deux chansons "5 gigas" et "Ndzobi", suivie de Diesel Gucci avec la chanson "Yo na nani".

Différents artistes ont défilé sur le podium, notamment les finalistes de la danse « Mopacho », Maman colonel, Pape God dans "Mwana Makoumba", Zara Umporio dans "La

technique du pied", Davy Kassa, pour lequel le public a accompagné dans son refrain « Davy Kassa oleki bango » et le jeune Mixton, avec "Complexe".

Les shows se sont poursuivis avec les passages d'Impression des AS de 100% Setho, Nouvel horizon avec la danse « Tia lokolo ». L'actuelle coqueluche de la jeunesse, Tidiane Mario, a cassé la baraque au point où le public a envahi les abords du podium, repoussant les barrières de sécurité avec sa chanson "Pagaille" et « Coco na imboto ». Même scénario avec Roga-Roga qui a été à la hauteur de l'événement. "Bokoko" et bien d'autres animations à l'instar de « Jésus sur la croix » ont mis les mélomanes en extase.

L'ambiance festive s'est poursuivie avec Makhalba Malecheck en duo avec MLG Mocristo, puis avec le groupe Patrouille des stars de Kevin, avec la danse « Matakara ». Les groupes Dolisiana, Extra musica international de Quentin Mouyasco ou les individualités telles qu'Alexis de Bana Batéké, Grand Rebelle, Fanie Fayard, Shéryl Gambo ont bouclé cette soirée musicale qui restera dans les mémoires.

« La rumba dont le Congo en est le berceau historique est partie de Loango, vers les Amériques, dans les cales des bateaux négriers.

Autrefois Nkumba, danse du nombril en kikongo, pour devenir la rumba à Cuba, et autour des années 1930, la rumba congolaise.

Compagne des indépendances, jumelle de la Sape, mère nourricière des musiques contemporaines que sont le soukouss, le ndombolo ou le tchatcho, la rumba congolaise envoûte, séduit et continue de conquérir le monde, contribuant ainsi à l'essor de la culture africaine. »

Extrait du discours de la ministre Lydie Pongault

Le Fespam 2023 placé sur le thème de la rumba

Quelques mois après l'inscription de la rumba congolaise sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité, le Fespam renoue avec la terre congolaise et revient à Brazzaville célébrer une musique qui a accompagné les résistances et les luttes politiques de l'Afrique centrale.

Sur le thème « La rumba congolaise : envol de la base identitaire vers les vertices du patrimoine de l'humanité », le Fespam 2023 va offrir l'occasion d'en revisiter l'histoire depuis sa création jusqu'à sa consécration mondiale et sera décliné en quatre axes : les assises identitaires de la rumba congolaise ; le rayonnement de cette musique et de cette danse en Afrique ainsi que dans le reste du monde ; la relation entre la rumba congolaise, la littérature et les autres arts ; les stratégies à mettre en oeuvre pour assurer la promotion et la sauvegarde de ce genre musical.

C'est le sens de ce dossier spécial rumba congolaise.

Fespam 2023 : vaste programme

Pour cette onzième édition du Fespam, sont prévus des spectacles en plein air et en salle, un symposium, un marché de la musique africaine (Musaf), une exposition d'instruments traditionnels de musique africaine et une croisière sur le majestueux fleuve Congo animée par des orchestres de renom.

Les différentes activités se dérouleront au stade Alphonse-Massamba-Débat pour le show d'ouverture et de clôture tandis que plusieurs autres spectacles sont prévus sur l'esplanade du CNRTV à Nkombo, le terrain Asecna de Mayanga à Madibou, l'espace situé au centre des logements sociaux de Kintélé, le Palais des congrès pour le symposium et les spectacles spéciaux, le musée de l'histoire du Congo, à Mpila, pour l'exposition d'instruments traditionnels de musique africaine et le Musaf.