Plusieurs dirigeants d'Afrique de l'Ouest et du Sahel se retrouvent ces mardi et mercredi à Lomé. Cette initiative de la Cédéao, appuyée par la Banque mondiale, vise à soutenir et accroître la production agricole, alors que l'Afrique de l'Ouest - très dépendante des importations d'engrais - traverse sa pire crise alimentaire depuis dix ans.
En Afrique de l'Ouest, le secteur agricole joue un rôle capital. D'après la Banque mondiale, il emploie près de 46% en moyenne de la main d'oeuvre de la région, Et représente plus d'un tiers de son Produit intérieur brut. Problème : le développement du secteur agricole se heurte aujourd'hui à la mauvaise santé des sols. Une situation qui s'explique par le manque d'apport en engrais. Le continent africain en produit peu. Il dépend essentiellement des importations de Russie et d'Ukraine. Et avec le conflit qui oppose ces deux pays, les prix des engrais ont plus que flambé alors qu'ils avaient déjà fortement augmenté lors de la crise du Covid-19. Raison pour laquelle les États africains doivent aujourd'hui repenser leur approvisionnement en fertilisants. Des produits indispensables pour maintenir un bon niveau de production agricole afin de garantir la sécurité alimentaire des populations dans un contexte particulièrement tendu. La Banque mondiale estime que 28,9 millions de personnes dépendent de l'aide alimentaire d'urgence dans la région. Du jamais vu ces dix dernières années.
Le président Faure Gnassingbé doit accueillir ses homologues du Niger, de Sierra Leone et de Guinée-Bissau, ainsi que de nombreux ministres de l'Agriculture, de l'Économie et des Finances de la région. Tous sont donc d'ores et déjà attendus sur plusieurs points. Selon nos informations, ils doivent notamment plancher sur l'accélération des réformes et investissements, destinés à rendre les engrais plus abordables en Afrique de l'ouest. Ils se pencheront aussi sur l'amélioration de la production domestique ou encore le commerce intra-régional de fertilisants. Cette rencontre des chefs d'État et ministres d'Afrique de l'Ouest et du Sahel doit permettre d'établir une feuille de route et de définir des mesures prioritaires, en vue du sommet africain sur les engrais et la santé des sols, prévu en juin et juillet à Dakar, au Sénégal.