De riches propositions ont été faites ce lundi, 29 mai par le Syndicat de la Presse Professionnelle de Guinée ( SPPG), pendant son intervention au compte du débat d'orientation constitutionnel. Devant les honorables conseillers à l'hémicycle du palais du peuple, le Secrétaire général, Sékou Jamal Pendessa a étalé plusieurs propositions au CNT, notamment le classement des atteintes graves à la liberté de la presse dans la catégorie des fautes lourdes pour lesquelles un membre du Gouvernement, ou tout autre commis de l'État peut être révoqué de ses fonctions et mis à la disposition de la justice.
« Pour les agents publics d'exécution également, des mesures disciplinaires doivent être prises avec la possibilité de poursuites judiciaires si nécessaire. Rendre obligatoires aussi les conférences de presse du Président de la République au nombre de 2 séances par an (la première conférence, dans les 5 premiers jours du mois de janvier et la deuxième, dans les 5 premiers jours du mois de juin). Pour les membres du gouvernement et autres commis de l'Etat, au moins une conférence de presse par trimestre», a fait savoir le SG du SPPG.
Parlant de l'instance de régulation des médias en République de Guinée, Sékou Jamal a sollicité que l'indépendance et la légitimité de la Haute Autorité de la Communication (HAC) se renforcent davantage. Et pour y arriver, il faut selon lui.
a) Exiger l'élection du président de cette institution par ses pairs;
b) Limiter le nombre de représentant de la Présidence de la république à un seul;
c) Pour la composition de la HAC, prévoir le syndicat de la presse et les organisations de journalistes et techniciens avec le même nombre de représentants que le quota alloué aux organisations patronales de presse. Ce, pour rendre notre instance de régulation conforme à la valeur première du CNRD qui parle de la rectification institutionnelle et d'institutions légitimes. Pour que la HAC bénéficie réellement d'une légitimité incontestable, il faudrait que les employés qui constituent la plus grande composante de notre corporation soient représentés en son sein. Sinon ils auront du mal à se reconnaitre en elle.
Toujours pendant cet oral de ce lundi à l'hémicycle, il a aussi proposé que la nouvelle Constitution prévale le contrôle des médias par l'exécutif en écartant l'hypothèse d'une tutelle pour la presse. C'est dans ce sens qu'il suggéré au futur Président de la République, de faire fit à la création d'un ministère de l'information dans son Gouvernement.
Touchant le côté conditions de vie et de travail des employés de la presse guinéenne, Sékou Jamal n'a pas passé par milles chemins pour dénoncer cet état de fait avant de souhaiter que l'accompagnement de l'État aux médias soit conditionné dans la future loi fondamentale.
« Conditionner toute aide de l'Etat à l'endroit des médias par le respect des droits des employés des entreprises de presse (salaire décent, meilleures conditions de travail, enregistrement à la caisse nationale de sécurité sociale...)
Après cette contribution du SPPG qui porte exclusivement sur le secteur des médias, nous avons sélectionné quelques idées du réseau des journalistes parlementaires de Guinée qui a travaillé sur d'autres volets», a-t-il indiqué.
Le camarade Sékou Jamal Pendessa a également proposé que soit institutionnalisé le journalisme d'investigation, mais renforcé par des formations et un accompagnement de étatique.