Il faut y croire. Le temps a changé. C'est à peine que l'opposition congolaise commence peu à peu à se rendre compte de cette étape irréversible. Est-ce trop tard ? Les soubresauts enregistrés ces deux dernières semaines avec la marche de l'opposition suivie d'un sit-in devant le bâtiment de la CENI, prouvent à quel point les congolais sont préoccupés et sensibles à cette opération.
Sur ce, Kadima a mis le ton et la CENI a mis le cap vers les élections. Il y a de cela quelques mois, en dépit de la sérénité manifestée par le Président de la centrale électorale, Denis Kadima Kazadi, quant à la tenue, dans le délai, des joutes électorales en République démocratique du Congo, l'incertitude, du moins, dans le rang de l'Opposition, démontrait à suffisance que le temps pressait et la question des élections devrait être réglée illico presto, afin d'éviter à la République entière un glissement difficile à cautionner. Gloire à Dieu, aujourd'hui, l'on se retrouve loin de cette incertitude d'antan.
Le rapport a changé. La dynamique a évolué. Les parties prenantes s’entre-déchirent dorénavant sur la transparence et crédibilité du processus électoral en cours. C'est ici que les avis divergent. Et, par ricochet, une étape importante vient d'être franchie dans la marche vers la tenue effective des élections générales cette année, en République démocratique du Congo. La commission électorale nationale indépendante d'hier, n'est peut-être pas celle d'aujourd'hui. Kadima en est conscient.
Le Gouvernement Sama apprécie davantage l'effort déployé par la CENI qui, après avoir renouvelé, dans un temps records, le fichier électoral, a procédé également au dépôt auprès de l'exécutif, du projet de loi portant répartition des sièges par circonscription électorale pour les élections législatives, provinciales, municipales et locales.
Éventuellement, une séance plénière est en gestation en ce début de semaine pour passer au peigne-fin ce texte de loi. Comme l'on peut l'imaginer, tout va aller vite ! Entre le débat, l'examen de ce texte de loi ainsi que la multiplication des manifestations de l'Opposition congolaise dans les rues, pour l'intérêt général, le plus important ne serait-il pas de soutenir, accompagner et participer à ces joutes électorales? Moindre remue-ménage à la CENI ou à la Cour constitutionnelle, la voie vers le glissement sera envisageable. Mais, à quel prix ? Prêchons la paix, soyons des vrais patriotes !