Au Mali, de nouvelles accusations d'exactions visent l'armée nationale (Fama) et ses supplétifs russes du groupe Wagner.
Les Forces armées maliennes (Fama) mènent de nombreuses opérations antiterroristes contre les jihadistes du Jnim (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans), liés à al-Qaïda, ou du groupe État islamique au Sahel. Mais des opérations menées dans le Nord, le 26 mai à Adiora, région de Tombouctou, et le 29 mai à Ménaka, dans la région du même nom, font l'objet d'accusations d'exactions contre des civils.
Adiora, près de Gossi, dans le Gourma-Rarhous, est contrôlé de longue date par les jihadistes du Jnim, liés à Aqmi. Les sources communautaires et sécuritaires jointes par RFI sont formelles sur ce point. Mais elles assurent aussi que l'opération menée dans ce village vendredi dernier, par l'armée malienne et ses supplétifs russes du groupe Wagner, n'a fait que des victimes civiles : 4 ou 5 dont un infirme brûlé vif dans sa maison, selon les sources, qui décrivent un bombardement aérien un jour de marché, suivi d'une intervention au sol, avec des habitations incendiées et des pillages.
Une autre opération a été menée lundi à l'aube dans la ville de Ménaka : selon les sources locales et sécuritaires jointes par RFI, des soldats maliens accompagnés de supplétifs russes de Wagner ont mené des fouilles, à l'aube, à la recherche de jihadistes de l'État islamique au Sahel. L'EIS contrôle toute la région et menace la ville de Ménaka. Mais à l'occasion de ces recherches, un notable de la ville, un touareg Daoussak de plus de 80 ans, a été frappé par les soldats maliens, il est mort de ses blessures.
À l'occasion de ces recherches, les Fama ont procédé à des arrestations dans les maisons alentours.
Sollicitée par RFI sur ces deux opérations, l'armée malienne n'a pas donné suite.
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