Augustin Matata Ponyo, Martin Fayulu, Delly Sesanga et Moïse Katumbi ne comptent décidément pas faire volte-face devant l'impératif du respect des délais constitutionnels sans le moindre consensus. Après la marche du 20 mai dernier, le sit-in du 25 mai devant le bâtiment administratif de la Commission électorale nationale indépendante, dans la commune de la Gombe, ces membres de l'Opposition signataires de la Déclaration de Lubumbashi annoncent un meeting populaire en date du 17 juin de l'année en cours au terrain Sainte Thérèse, au quartier 6, dans la commune de N'djili, dans la partie Est de la Capitale.
Dans la lettre d'information déposée sur la table du Gouverneur Gentiny Mbaka Ngobila, lundi 29 mai 2023, il est clairement mentionné que le quatuor de l'Opposition va entretenir la population kinoise, dans ce meeting, sur les grandes questions de l'heure.
«Monsieur le Gouverneur, par la présente, nous informons que les quatre leaders signataires de la déclaration de Lubumbashi : messieurs Delly Sesanga, Augustin Matata Ponyo, Martin Fayulu et Moïse Katumbi, respectivement Présidents nationaux des partis politiques, le Parti de l'Envol en RD. Congo, Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD), Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDé) et Ensemble pour la République (Ensemble), tiendront un Meeting populaire à la place Sainte Thérèse en date du 17 juin 2023 à 10h00', afin d'échanger avec la population kinoise sur les questions importantes de la Nation », renseigne ladite lettre, qui porte la signature des secrétaires généraux de quatre formations politiques.
Bien avant la date du meeting, l'Opposition sera de nouveau devant la CENI ce jeudi pour un nouveau sit-in. Les quatre leaders avaient-ils déjà levé l'option de protester contre le processus électoral en cours devant le bâtiment de la Centrale électorale chaque jeudi. Entre-temps, le Projet de loi portant répartition des sièges poursuit son cours normal en prélude de sa promulgation par le Président de la République. Hier, lundi 29 mai, au niveau de la Chambre basse du Parlement, c'était le début de son examen par les élus du peuple. Il a été présenté par le Vice-ministre en charge de l'Intérieur.
Au cours de la plénière, plusieurs députés de l'Opposition, tous bords confondus, le FCC en premier, ont claqué la porte faute d'un débat. Si ce Projet de loi passe sans l'Opposition, c'est visiblement l'esprit du forcing qui l'emportera sur le blocage. D'un côté, la pouvoir en place qui veut la tenue effective des joutes électorales en décembre, de l'autre côté, l'Opposition qui continue de clamer un consensus, remettant en cause l'ensemble du processus. Que faire, puisque l'on n'est pas loin de remettre au goût du jour les conséquences des scrutins passés. Il appartient aux uns et autres de trouver le juste milieu pour épargner le pays des violences postélectorales.