Congo-Kinshasa: Logique du chaos ?

A un peu plus de six mois des élections en République démocratique du Congo, c'est l'ébullition dans les différents états-majors des partis politiques. La situation semble être favorisée par la tension militaire à l'Est et dans l'espace Grand Bandundu d'un côté et, de l'autre, par l'opposition qui s'est résolument engagée dans la logique de la confrontation avec le pouvoir. Une façon de prendre le régime en sandwich afin de l'empêcher d'organiser les élections.

Pour le pouvoir, c'est une question de vie ou de mort. Le cycle électoral doit être respecté conformément à la Constitution. Pas question d'envisager le dialogue ou le glissement. La RDC veut, avant toute chose, se rendre crédible vis-à-vis des partenaires. Le fait de respecter le cycle électoral témoigne de la solidité des institutions. Les investisseurs et les autres partenaires financiers sont rassurés quand les institutions sont stables. C'est le gage que leur investissement est sécurisé.

L'opposition qui a compris le jeu, peaufine des stratégies en vue d'amener le pouvoir à fléchir. Capitalisant d'une façon ou d'une autre l'insécurité à l'Est et dans une partie du Grand Bandundu, elle veut maintenir la pression par des actions de rue pour donner au pouvoir du fil à retordre.

En effet, après la marche du samedi 20 mai dernier, les organisations des droits de l'homme locales et internationales, ont condamné l'usage disproportionné de la force. Le sit-in de jeudi dernier a été empêché au moment où le leader de Ensemble pour la République n'a pas pu se rendre au Kongo Central.

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Le 17 juin prochain, le quatuor composé de Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Delly Sesanga et Matata Ponyo annonce un meeting à la place Sainte Thérèse de Ndjili. Entretemps, ce Bloc de l'opposition issu de Lubumbashi avait indiqué que chaque jeudi, il doit se retrouver à la CENI pour un sit-in jusqu'à obtenir gain de cause dans ses revendications dans le processus électoral actuel qu'il considère déjà biaisé. Le prochain jeudi, c'est-à-dire dans 48 heures, sera le deuxième test de ce bras de fer entre l'opposition et le pouvoir.

En attendant, la loi portant répartition des sièges a été inscrit au débat à l'Assemblée nationale. Le FCC se réclamant de Joseph Kabila, partisan du boycott de ce processus électoral, a quitté la salle en signe de protestation. Il a été rejoint par quelques membres de l'opposition.

Rien de nouveau sous soleil. Au finish, la loi sera votée et promulguée par le Chef de l'Etat. Le processus poursuivra son cours. Cependant, jusque quand l'opposition persistera-t-elle dans sa logique ? N'est-ce pas une façon de laisser libre cours au pouvoir pour tout rafler. On aura beau dénoncer mais, la recette est connue. Elections, prestation de serment et la page est tournée. Comme ça ne sera pas un coup d'Etat, peut-être condamnations isolées mais pas de sanctions comme ailleurs. Que vogue donc la galère !

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