La réforme du système politique et électoral annoncée par le pouvoir prévoit notamment l'introduction du suffrage universel direct aux élections dès 2024, et le passage à un régime présidentiel. Mais lundi, plusieurs figures de l'opposition ont dénoncé des annonces faites « sans consultation approfondies »
L'accord qui remue la scène politique somalienne n'est pas encore approuvé par le Parlement, mais suscite déjà une levée de bouclier. Il a été signé le week-end dernier, entre le gouvernement et les présidents de quatre États fédérés sur cinq. L'influent président du Puntland, Said Abdullahi Deni, n'était pas présent.
Or dans une déclaration commune, huit personnalités de l'opposition dont l'ancien président Sharif Sheikh Ahmed et quatre anciens Premiers ministre, estiment que « prendre » de telles décisions « d'intérêt national sans la pleine représentation de tous les États » fédéraux met « en péril l'unité du peuple ». D'autant que président du Puntland était arrivée en tête au premier tour de la présidentielle finalement remportée l'an dernier par Hassan Cheikh Mohamoud.
Les signataires dénoncent aussi le fait que deux partis seulement seraient autorisés à participer aux élections nationales, signe selon eux, que « le pouvoir sera confiné à un petit groupe de personnes ». Ils s'opposent enfin au nouveau calendrier électoral qui prévoit des élections aux parlements et à la présidence des États fédérés en novembre 2024, ce qui entraînerait de fait une extension du mandat de certains présidents fédéraux.