Après la fin de l'opération d'enrôlement des électeurs, l'Assemblée nationale examine la loi sur la répartition des sièges au Parlement. Les travaux parlementaires ont été mouvementés. Les élus du Front commun pour le Congo (FCC) de l'ancien président Joseph Kabila ont boycotté la séance. Des opposants comme Martin Fayulu, Delly Sesanga ou encore Matata Ponyo et Moise Katumbi critiquent sévèrement ce texte qui doit être promulgué au plus tard le 15 juin, selon le calendrier de la Céni.
La famille politique de Joseph Kabila refuse, dit-elle, d'accompagner « un hold-up électoral qui serait déjà planifié ». Selon le FCC, l'enrôlement des électeurs, qui a abouti au projet de loi sur la répartition des sièges s'est déroulé dans un contexte de fraude et d'amateurisme et surtout d'absence d'un audit crédible du fichier électoral. Lequel audit a été effectué par cinq experts recrutés par la Céni.
Les quatre candidats déclarés à la présidentielle, Augustin Matata, Moise Katumbi, Delly Sesanga et Martin Fayulu reviennent également sur la nécessité, selon eux, de refaire le contrôle de ces listes électorales. Dans une déclaration commune, ils parlent d'un « chaos programmé » et exigent un audit par un cabinet international dont l'expertise en la matière et l'indépendance sont avérées.
De son côté, la Céni se réjouit du travail réalisé et ne compte pas reculer. Elle prévoit d'ailleurs de convoquer l'électorat pour la députation nationale dès ce mois de juin avec le lancement de l'opération de dépôt et de traitement des dossiers de candidatures.
À six mois des élections, la tension monte et les différentes parties prenantes se braquent.
C'est dans ce contexte qu'une mission exploratoire chargée d'évaluer la faisabilité d'un projet d'Observation Électorale de l'Union européenne est attendue à Kinshasa du 4 au 14 juin.