Le syndicat des magistrats craint une année judiciaire blanche inédite. Le Synamag a lancé un mouvement de grève illimité le 15 décembre dernier. Les professionnels de la justice ont cinq revendications, notamment le vote d'un statut des magistrats ou encore une amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Mardi, le Synamag a accusé le gouvernement d'immobilisme.
Le Synamag s'en remet désormais au président Ali Bongo. Le chef de l'État est aussi président du Conseil supérieur de la magistrature. Le syndicat lui demande de se saisir du dossier, car selon l'organisation, le gouvernement reste sourd à ses revendications.
« Cette grève n'est rien d'autre qu'un ras-le-bol d'un constat de déliquescence de notre système judiciaire, insisteGermain Ella Nguema, le présidentdu syndicat. Le gouvernement doit savoir que promouvoir l'affaiblissement de notre justice, c'est mettre en péril les droits des citoyens et affirmer la loi des plus forts et des plus nantis. Voilà la volonté affichée de notre gouvernement, de voir le pouvoir judiciaire humilié, précarisé. »
Les magistrats demandent un statut validé par un texte. Or selon le Synamag, le projet de loi serait bloqué au secrétariat général du gouvernement. L'organisation demande aussi le financement des costumes d'audience, des véhicules de fonctions alors que seuls une quarantaine sur 109 ont été distribués. Enfin, il souhaite la construction des sièges des hautes cours et tribunaux pour désengorger le palais de justice de Libreville.
L'organisation accuse le gouvernement de rester mutique dans cette crise. À 30 jours des vacances parlementaires et judiciaires, elle parle d'un risque de « conséquences incalculables » sur la justice et les administrés.