Le Conseil de sécurité a prolongé mardi 30 mai l'embargo sur les armes au Soudan du Sud, ainsi que les sanctions individuelles, et cela pour un an. C'est la 5e année de suite que la communauté internationale sanctionne le Soudan du Sud - une mesure qui a été décriée par l'ambassadeur du pays, mais aussi par les trois représentants africains au Conseil, et par la Chine et la Russie.
Le Conseil de sécurité garde le Soudan du Sud au même régime pour encore un an - à ceci près que désormais, un assouplissement permettra le transfert de matériel militaire non létal sans notification préalable. Les États-Unis, qui ont coordonné la résolution, sont convaincus que les sanctions sont le meilleur levier pour faire respecter l'accord de paix de 2018 - tout comme la France et la Grande-Bretagne.
Les pays africains ont dénoncé des sanctions ciblées et l'embargo sur les armes, et ont été soutenus par « deux grands » - Chine, Russie, Gabon, Mozambique et Ghana se sont finalement abstenus. « Cette position est conforme à notre ferme conviction que les sanctions demeurent contre-productives au regard des efforts fournis par le gouvernement du Sud-Soudan au cours de ces dernières années », a affirmé l'ambassadeur du Gabon, Michel Xavier Biang.
Les pays africains du Conseil estiment que la communauté internationale doit soutenir les efforts vers la paix et qu'elle donne plus de moyens aux soldats sud-soudanais. L'ambassadeur du Soudan du Sud a qualifié ces mesures de « contre-productives ». Dans leur dernier rapport du mois dernier, les experts ont rapporté l'importation de véhicules militaires qu'ils considéraient comme une « violation de l'embargo ».