Une séance de présentation d'une proposition de charte de bonne conduite des partis politiques se tiendra ce jour. La sélection des entités politiques participantes à ce rendez-vous fait débat et est source de spéculations.
Dix. C'est le nombre de partis politiques qui prendront part à l'événement d'aujourd'hui. Un nombre limité qui fait ergoter les haut-parleurs des réseaux sociaux depuis le weekend. L'événement en question est une séance de travail pour "la présentation d'un code de bonne conduite des partis auprès des parties prenantes". Les partis politiques participants sont le TIM, le HVM, le RDS, le MMM, le MTS, le Leader Fanilo, l'AVI, l'AREMA, le PSD et le TGV. Dans la liste des parties prenantes, il y a entre autres, la délégation de l'Union européenne (UE), qui cofinance la démarche, et la Friedrich-Ebert Stiftung (FES). EISA Madagascar, Transparency International initiative Madagascar (TI-IM), l'ONG Ivorary, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le KMF/CNOE, la Haute Cour constitutionnelle (HCC), et le Comité pour la sauvegarde de l'intégrité (CSI), sont les autres partenaires de l'initiative.
Dans le cafouillage des débats politiques actuels, ce rendez-vous d'aujourd' hui, qui se tiendra au siège de la FES, à Ankadifotsy, n'échappe pas à la vague de spéculations. Certains affirment qu'il y a anguille sous roche. D'autres font immédiatement le rapprochement avec les tractations qui seraient en cours pour la mise en place d'une Transition avant l'élection présidentielle. La présence de la délégation de l'UE dans la liste des parties prenantes de l'événement ne fait qu'accentuer les suspicions. La déclaration d' Isabelle Delattre Burger, ambassadrice de la délégation de l'UE, au sujet de la Transition ne passe toujours pas chez une partie de l'opinion politique.
Une restitution
Durant une conférence de presse, au début du mois, la diplomate européenne a indiqué que l'UE soutiendra "un accord politique", entre le gouvernement et l'opposition, "pour un système d'entente ou de consensus". L'ambassadrice Delattre Burger a précisé, toutefois, que ce sujet ne figure pas dans l'agenda de l'UE et qu'il n'y a pas de quelconques pressions dans ce sens. "Nous n'avons pas d'agenda caché. Notre agenda est la démocratie", a-t-elle assuré. En marge de la séance de présentation du rapport d'activité de son département, hier, à l'Assemblée nationale, Tsimbazaza, Lalatiana Rakotondrazafy, ministre de la Communication et de la culture, s'est exprimée sur la question. La porte-parole du gouvernement a affirmé les doutes de son parti, Freedom, sur les non-dits de cette initiative. "Le parti Freedom a décidé de se retirer de la confection de ce code de bonne conduite. La raison est qu'il y a une certaine ambiguïté qui ne nous convient pas. Nous sommes, par ailleurs, contre tout accord politique. Pour nous, la seule voie est l'élection. Lorsqu'on lit le document, du reste, son contenu correspond aux dispositions légales électorales en vigueur", déclare la ministre Rakotondrazafy.
Il ne s'agit cependant pas du premier code de bonne conduite confectionné avant une élection présidentielle. Une telle initiative a déjà été engagée avant celle de 2018. À l'époque, il était question d'une charte de bonne conduite et d'intégrité des candidats. Le but était pour que la course à la magistrature suprême se déroule "dans un esprit d'apaisement et de fraternité". Il y a aussi le volet probité des fonds de campagne et la pratique électorale. De prime abord, l'initiative co-appuyée par la délégation de l'UE et la FES est dans la même veine. Selon les explications, l'événement d'aujourd'hui vient conclure une session de formation et d'atelier dans l'optique de la confection du code de bonne conduite des partis politiques. Il s'agit d'une séance de restitution. Elle n'est pas non plus accessible à la presse. Une séance sera élargie aux autres entités politiques de la place, le 6 juin. Les conclusions et la signature du code devraient se faire le 20 juin. Quant aux critères de sélection des partis qui ont participé à la session de formation, ils seraient ceux qui collaborent le plus avec la FES dans ses différents programmes. Il y a aussi la question de la représentativité par des élus au sein du parlement et des Collectivités territoriales décentralisées (CTD). De prime abord, il n'y a pas de quoi s'alarmer.