Salomon Idi Kalonda, présenté comme le «Conseiller spécial» de Moïse Katumbi, président du parti politique «Ensemble pour la République» et gouverneur honoraire de la province du Katanga, a été arrêté hier mardi 30 mai 2023 dans la matinée, par des éléments des services
spéciaux en tenues civiles, assistés d'éléments de la Garde Républicaine, sur le tarmac de l'aéroport international de N'Djili, au moment où il voulait embarquer dans le jet privé de son mentor, à destination de Lubumbashi. Selon l'entourage de Katumbi, il s'agirait d'une arrestation arbitraire, sans motif plausible.
Cet incident constitue, aux yeux de ce candidat déclaré à la présidentielle de 2023, un coup d'arrêt à la démocratie: «L'arrestation arbitraire et illégale de mon conseiller spécial Salomon Kalonda à l'aéroport de N'Djili est un enlèvement crapuleux. Aucune base juridique. Fin de l'Etat de droit. Que lui reproche-t-on ? Où a-t-il été amené ? Les autorités doivent s'expliquer et le libérer».
Un de ses alliés dans l'opposition, Augustin Matata Ponyo, ancien Premier ministre, sous le mandat duquel étaient contraints à l'exil Moïse Katumbi, Olivier Kamitatu, Francis Kalombo, Antipas Mbusa Nyamwisi et consorts en 2015, et jetés en prison Franck Diongo, Eugène
Diomi Ndongala, Jean-Claude Muyambo, Firmin Yangambi... s'est fendu de ce commentaire: «Je viens d'apprendre que Salomon Kalonda, l'un des collaborateurs les plus proches de Moïse Katumbi, vient d'être enlevé en plein aéroport de Kinshasa par des hommes en tenue civile par une pick up double cabine. Je proteste contre ce type de dictature et réclame sa libération».
Port illégal d'arme ?
A en croire des sources sécuritaires basées à l'aéroport international de N'Djili, Salomon Idi Kalonda se serait présenté en retard aux formalités d'embarquement et aurait effectué un passage en force en direction du tarmac.
Interpellé par des agents des services, ceux-ci auraient rappelé à ce citoyen qu'il était porteur d'une arme à feu lors de la marche chaotique de l'opposition le samedi 20 mai 2023, non couverte par une autorisation légale.
L'incriminé se serait également présenté avec la même arme sur le tarmac, sous prétexte que ce serait un oubli de sa part. Son arrestation serait donc liée à la détention d'une arme à feu lors d'une manifestation politique.
On laisse entendre également qu'il serait fiché, au niveau des même services de sécurité, comme le recruteur et le bailleur des fonds des «Kuluna» qui ont troublé l'ordre public et blessé des policiers lors de la marche de l'Opposition le samedi 20 mai 2023. Dossier à suivre.