Les premières réunions dirigées par le bureau central du FFKM ont eu lieu loin de la capitale. Il s'agit du début des préparatifs de la grande conférence d'août prochain.
Coup d'envoi des premières consultations régionales pour le conseil oecuménique des églises chrétiennes. Si elles étaient initialement prévues en ce mois de mai, le premier rendez-vous n'a eu lieu, finalement, que hier et va durer trois jours. Anosibe An'ala ouvre alors le bal à cette consultation menée sous l'égide des membres du bureau central du conseil qui ont fait le déplacement dans ce district pour mener les débats.
La situation politique sera à l'ordre du jour, nous a confié une source au courant du dossier. Notamment sur les élections et ses règles de jeu, l'économie qui a des retombées négatives sur les ménages à savoir l'inflation, ainsi que les questions sociales qui préoccupent l'Église. D'autres villes vont ensuite emboîter le pas pour réaliser les préalables à la « conférence au sommet », prévue en août prochain dans la capitale.
Refus
Selon l'agenda du FFKM, la grande messe de la consultation du conseil oecuménique aura lieu les 29,30 et 31 août à Antananarivo. Elle réunira, selon le programme établi par les organisateurs, toutes les parties prenantes de la vie politique dans le pays pour aborder les questions politiques du moment. Jusqu'à présent, cette réunion en août est appelée « conférence au sommet » par ses initiateurs. Membres de la société civile, opérateurs économiques, partis politiques, sportifs et acteurs culturels seront invités à participer à ce rendez-vous. Pourtant, l'initiative n'est pas du goût de tout le monde. Les partisans du régime n'adhèrent pas à ce projet du conseil oecuménique des Églises chrétiennes et n'entendent pas, à cet effet, pointer à ce rendez-vous. Mais, du côté des Églises, on ne compte pas reculer face à ce refus des partisans du président de la République.
Église catholique
D'ailleurs, le ton est déjà donné par les Églises. Ces derniers temps, elles ne mâchent plus leurs mots pour évoquer la situation qui prévaut. Sans complaisance, en mi-mai, l'Église catholique adopte un ton fort et utilise des mots durs lorsqu'elle parle de corruption, de la montée de la délinquance, de la pauvreté profonde, qui prennent de l'ampleur dans le pays. Un communiqué dans ce sens a été publié à l'issue de la réunion biannuelle de la conférence des évêques catholiques qui a eu lieu en début du mois. Le discours des prélats catholiques a donc fait froid dans le dos des dirigeants qui se sentaient visés dans le réquisitoire de l'Église romaine. De quoi faire baisser d'un cran la température de la relation entre le président de la République et les dirigeants catholiques.