Des minutes de bras de fer avec les éléments de la Gendarmerie ont marqué le congrès régional du TIM.
Spectacle hallucinant sur la Route Nationale numéro 1, hier. Il était environ onze heures, le convoi conduisant l'ancien président Marc Ravalomanana devait rejoindre l'Hôtel Mangabe Analavory, après un tour par le marché de la ville. La Gendarmerie avait déjà posé des barricades sur la route nationale numéro 1b. Comme il fallait s'y attendre, les hostilités ont très vite été ouvertes.
Des minutes d'altercation opposant les deux camps ont ainsi donné une autre envergure à ce déplacement. Conduits par les députés, Fetra Ralambozafimbololona, Rodin Rakotomanjato et Mamy Rabenirina, les Zanak'i Dada ont, encore une fois, tenu tête à ce qu'ils considèrent comme des forces d'oppression. L'ancien président a même eu droit à des coups de bombes lacrymogènes. Ses partisans crient aux scandales. « On ne traite pas un ancien président ainsi, un ancien chef suprême des armées », marmonne-t-on du côté du public venu en masse pour écouter leur leader.
Vaky Barazy
« Il s'agit tout simplement d'une entrave à la liberté fondamentale. Madagascar est un Etat de droit », a réagi Marc Ravalomanana. Et de continuer : « Coûte que coûte, je dois rencontrer la population d'Analavory. Je ne recule pas devant l'oppression ». Après des minutes de bras de fer, le TIM a pu accéder à l'Hôtel Mangabe, où le congrès s'est finalement tenu. Une occasion de plus pour les partisans de l'ancien parti fort de prouver leur détermination à moins de six mois de l'échéance présidentielle.
« Même deux barrages de la Gendarmerie n'ont pas pu contenir les Zanak'i Dada. Cela devrait nous motiver à rester solidaire parce que cette année sera une année de triomphe qui nous permettra de revenir au pouvoir », a même avancé un élu TIM. Durant sa déclaration, Marc Ravalomanana a, quant à lui, affiché sa volonté à reconquérir le pouvoir par la voie des urnes.
Autorisation
S'agit-il de l'application stricte de la note ministérielle prise par le ministre Justin Tokely encadrant les rassemblements politiques dans les lieux et les voies publiques ? C'est la question que posent les observateurs. Dans le camp proche du régime, on avance que l'ancien président n'a pas respecté ce qui est convenu dans l'autorisation qui lui a été octroyée.
En effet, selon les explications, il n'aurait dû descendre de sa voiture qu'une fois arrivé à l'endroit où le congrès de son parti devait se dérouler. En effet, selon la déclaration de Justin Tokely, datant du 31 mars dernier, les réunions publiques en plein air ou encore sur les voies publiques sont formellement interdites. Elles doivent avoir lieu en salle. En tout cas, les craintes qui ont suivi la déclaration du ministre de l'Intérieur s'avèrent justifiées. L'altercation d'hier n'augure rien de bon pour la compétition qui s'annonce rude.