La magie de l'afropop, ou des afrobeats made in Lagos, tient à un savant dosage entre les styles musicaux, la neutralité de textes, et une démarche commerciale basée sur les collaborations. Une manière de faire bien connue dans le monde du rap, que l'on appelle le featuring.
Depuis quelques années, l'afrobeats a tiré son épingle du jeu grâce à une logique de collaborations à répétition. « Il y a un peu une sorte de stratégie, c'est-à-dire que ces logiques de featuring ont aidé à tirer le genre afrobeats vers quelque chose de beaucoup plus gros en termes de public, on l'a vu avec Wizkid et Drake. Les artistes afrobeats, ça les aide à passer une étape et à atteindre l'international et le monde global en termes d'écoute. Et les artistes américains, ça les aide aussi à atteindre l'Afrique, ou alors l'Amérique latine quand c'est le cas du reggaeton », explique le journaliste Simon Clair du magazine Trax, spécialisé dans les musiques électroniques.
Ce qui explique le succès des afrobeats, « c'est que les lyrics sont faciles à diffuser n'importe où. Il n'y a pas d'insultes ou de trucs comme ça, c'est quand même toujours très soft. Ensuite, il y a quelque chose de très simple dans la composition, dans les rythmiques, et qui, du coup, est facile à diffuser un peu partout. Et en même temps, il y a quand même une backstory, un truc derrière, il y a un pays qui reprend sa part du gâteau dans la pop music. Donc, je pense que c'est plein de choses comme ça qui font que ça séduit, parce que ça reprend aussi, quand même, pas mal de codes de la pop américaine qui font qu'on a déjà les référentiels d'écoute. »
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