Dakar — La plateforme des Forces vives du Sénégal F24, constituée de partis d'opposition et d'organisations de la société civile, "dénonce [...] la violation des droits" de trois de ses dirigeants, en l'occurrence le leader de Gëm Sa Bopp, Bougane Guèye, le chef de l'opposition, Ousmane Sonko, et Aliou Sané, son vice-coordonnateur.
M. Guèye "a été lâchement attaqué", tandis que M. Sonko "a été enlevé et conduit manu militari chez lui à la Cité Keur Gorgui, où il est de fait séquestré en toute illégalité".
Le leader de l'opposition est "systématiquement" privé de "toute visite, même de ses avocats", déclare la plateforme d'organisations de la société civile et de partis politiques F24 dans un communiqué parvenu à l'APS.
"Le troisième a été sévèrement gazé, brutalisé, arrêté et conduit [dans un] commissariat [de police] où l'accès a été interdit à son avocat en toute violation [...] du Code de procédure pénale sénégalais", affirme l'organisation en parlant d'Aliou Sané, dont elle "exige la libération immédiate et sans condition".
Sané, également journaliste et militant du mouvement "Y en a marre", a été auditionné par la police judiciaire avant d'être placé en garde à vue ce mardi, a déclaré à l'APS son avocat, Me Moussa Sarr.
"Mes collègues sont allés au domicile de M. Ousmane Sonko ce matin, mais ils n'ont pas pu y accéder. Ils ont même été gazés au moment où ils faisaient leur interview avec la presse", a dit à l'APS Me Bamba Cissé, l'un des avocats du leader de l'opposition.
Le "respect strict de la légalité"
Les partis politiques membres de F24 réclament aussi "la cessation des violences exercées sur messieurs Ousmane Sonko et Bougane Guèye".
"F24 constate avec regret [...] les multiples atteintes aux droits des citoyens, qui alimentent les frustrations et expliquent la montée des tensions", lit-on dans le communiqué.
"La plateforme rappelle à tous les citoyens que leurs actions doivent s'inscrire dans la recherche de la paix, notre principale ressource, qui doit être préservée à tout prix", ajoutent ses leaders.
Les partis politiques et organisations concernés "demande[nt] aux Sénégalais d'éviter la violence et d'arrêter les destructions de biens, qu'ils soient communs ou appartenant à des particuliers".
Ils "exige[nt] des autorités administratives et judiciaires un respect strict de la légalité".
Des heurts entre militants de l'opposition et forces de l'ordre sont survenus lundi et mardi à Dakar, après que des leaders de la plateforme F24 ont été interdits d'accès au domicile d'Ousmane Sonko à Dakar.
Dimanche après-midi, les forces de sécurité ont mis fin à une série de rassemblements que tenait M. Sonko depuis vendredi dans plusieurs villes du pays.
Ils l'ont conduit de force à son domicile, a déclaré dimanche soir le ministre de l'Intérieur, Antoine Diome.