Afrique de l'Ouest: Le Waqf au menu d'un atelier régional

Dakar — Un atelier de partage des connaissances et de validation du programme de coopération du waqf s'est ouvert, mardi, en présence d'experts venus du Cameroun, de la Côte d'Ivoire, du Niger, de la République de Guinée, de la Guinée Bissau, de la Gambie, et du Sénégal, a constaté l'APS.

"La mise en place d'un programme de coopération régionale, dans le domaine du Waqf, constitue une ambition volontariste qui se justifie au regard du contexte actuel de nos économies qui sont caractérisées par l'inclusion socio-économique des couches vulnérables et leur accès à des services financiers diversifiés et adaptés", a déclaré Mamadou Moustapha Ba, ministre des Finances et du Budget.

Il présidait la cérémonie d'ouverture de l'atelier régional de partage des connaissances et de validation du programme de coopération régionale pour le développement des écosystèmes nationaux du waqf en Afrique de l'Ouest et du Centre.

Le ministre des Finances et du Budget a rappelé que l'Etat du Sénégal va "appuyer" le processus de révision de la loi relative au Waqf visant une "efficacité plus ardue du mécanisme ".

"Le Sénégal a consenti pour l'exercice 2023 à une dotation initiale d'un milliard de francs CFA en faveur du fonds publique waqf monétaire et les produits générés par ce fonds permettront notamment d'assurer la couverture maladie universelle à 100 mille apprenants des daaras », a renseigné Mamadou Moustapha Ba.

Dans le droit islamique, le waqf est une donation faite à perpétuité par un particulier à une oeuvre d'utilité publique, pieuse ou charitable, ou à un ou plusieurs individus.

Le Sénégal s'en est "inspiré" à travers l'adoption en 2015 d'une loi sur le waqf et la mise en place en 2017 d'une structure opérationnelle dénommée Haute autorité du waqf (HAW).

"Le Sénégal devient ainsi le 1er pays de l'Afrique subsaharienne à se doter d'un cadre juridique et institutionnel comme le waqf accompagné par des partenaires techniques et financiers internationaux", a souligné Mamadou Moustapha Ba.

Il a ajouté que "l'Etat du Sénégal a fait des choix stratégiques en faveur du waqf qui se traduisent notamment par l'octroi d'avantages fiscaux au waqf public et au waqf d'intérêt public avec l'exonération du droit d'enregistrement et de l'impôt sur le revenu".

Il a rappelé également la mise en place du projet d'appui à la modernisation des daaras avec une composante waqf pour prendre en charge le fonctionnement de 64 daaras qui seront construits et équipés par la Banque islamique de développement avec un coût global de 20 millions de dollars US.

Le ministre a indiqué qu'il est également prévu »la constitution du Waqf public monétaire et du Waqf public agricole, qui va démarrer par l'aménagement et l'exploitation d'une assiette foncière de 50 hectares dans la région de Matam".

"On part d'une expérience réussie au Sénégal et dont d'autres Etats d'Afrique de l'ouest et du centre ont voulu s'inspirer et l'appliquer dans leur pays", a déclaré Racine Ba, directeur général de la Haute autorité du waqf.

Selon lui, »le Sénégal nourrit l'ambition de voir l'Afrique subsaharienne devenir une région où l'écosystème du Waqf connaît un développement harmonieux".

Cet atelier régional est une initiative pilotée par la Banque islamique de développement (BID) et soutenue par la Banque arabe pour le développement en Afrique (BADEA).

Des pays comme le Sénégal, le Niger et la Guinée ont développé une expertise qui, aux yeux des similitudes socio-économiques et culturelles, doit être adaptée et adoptée, par les autres pays membres, pour tirer tous les bienfaits que peut apporter le waqf, a indiqué Abdallah Sow, directeur du Hub régional de la Banque islamique de développement (BID).

L'atelier, organisé par la Haute autorité du waqf (HAW), se poursuit jusqu'au jeudi 31 mai.

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