A l'issue du Discours sur la situation de la Nation (DSN) prononcé par le Premier ministre, Me Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambela, à l'Assemblée législative de Transition, des députés se sont exprimés sur cet exposé et sur les éléments de réponses apportées à leurs préoccupations.
Marie Angèle Tiendrebéogo des personnalités désignées par le président de la Transition :« La peur a changé de camp »
« J'ai une appréciation très positive sur ce discours du Premier ministre sur la situation de la Nation. Nous savons clairement que beaucoup de choses ont été faites malgré la situation de crise dans laquelle le pays se trouve. Le gouvernement a fait beaucoup d'efforts, beaucoup d'actions ont été entreprises et, aujourd'hui, nous sommes satisfaits de ce qui est fait sur le terrain.
Sur la situation sécuritaire, ce n'est un secret pour personne. La peur a changé de camp, notre armée est vraiment montée en puissance et le peuple le constate. Nous ne connaissons plus les attaques que nous avons connues dans le temps ».
Moumouni Dialla , président du groupe constitué OSC: « C'est un discours qui fait sortir des éléments liés au contexte actuel »
« C'est un discours qui fait sortir des éléments liés au contexte actuel et surtout un discours ambitieux, des chantiers prioritaires à mener à long terme, à court terme. Nous constatons que son discours embrasse également tous les chantiers du pays, conformément aux préoccupations et aux besoins des populations.
Ce qu'il faut souligner est que nous avons demandé qu'un accent particulier soit mis sur le domaine de l'éducation, de la formation professionnelle des jeunes et de l'emploi de ceux-ci. Car, vous savez, c'est parce que les jeunes, à un moment donné, surtout dans leur propre pays, étaient en désespoir que l'insurrection populaire est survenue.
Pour lutter efficacement contre le terrorisme, il faudra donc investir en la jeunesse et établir donc une dynamique de gouvernance intergénérationnelle. L'expérience et la sagesse des anciens doivent servir. Les questions issues de mon groupe constitué ont toutes été prises en compte et nous espérons que cela soit mis en oeuvre de façon efficace et efficiente ».
Dila Nignan du groupe constitué Forces de défense et de sécurité : « Il a vraiment tapé du poing sur la table »
« Nous savons tous que le pays est en crise depuis 2016 et je ne saurai donc apprécier ce qui a été dit aujourd'hui par le Premier ministre. Mon appréciation ne viendra que lorsque le territoire national sera totalement libéré, que lorsque les PDI auront regagné leur chez-soi. Sinon, il a vraiment tapé du poing sur la table. Je demande donc à tous les Burkinabè de travailler à apporter leur pierre, petite soit-elle, à la construction de l'édifice, sinon on risque de perdre ce sol que nos aïeux nous ont légué.
Cette crise nous concerne tous à quelque niveau que ce soit. On a également posé des questions qui ont eu des réponses très encourageantes et apaisantes. Chaque Burkinabè doit défendre l'intégrité du pays. Et, je pense que le Premier ministre a raison quand il dit qu'on doit aller à l'essentiel, que tous doivent se sentir concernés par cette crise. Car, il faut qu'on en finisse avec ».
Pélagie Konseibo de la composante Forces de défense et de sécurité : «Tout est prioritaire au Burkina, mais la sécurité est primordiale »
« Après avoir écouté le discours du Premier ministre, ma préoccupation a concerné les 20 000 ménages issus des personnes déplacées internes.J'ai cherché à savoir ce que le gouvernement a prévu en matière de sécurité pour ces ménages, car c'étaient des zones d'insécurité. J'ai voulu aussi savoir ce que le gouvernement fait spécifiquement pour les femmes en matière de développement parce que si la femme travaille, la famille se développe. Le Premier ministre dans sa réponse de façon générale a indiqué que des projets de développement pour les personnes déplacées sont mis en oeuvre et que les femmes sont prises en compte dans ces projets. Dans son discours, j'ai constaté que le Premier ministre et son gouvernement ont mis l'accent sur la lutte contre l'insécurité pour une reconquête de notre territoire. Il est vrai que tout est prioritaire au Burkina, mais la sécurité est primordiale ».
Arnaud Yentema Tindano, président du groupe constitué des partis et formations politiques : « C'est un discours engagé, empreint de patriotisme »
« C'est un discours engagé empreint de patriotisme et d'une volonté manifeste de conduire le pays toujours vers de beaux horizons. Nous encourageons le Premier ministre et le félicitons. Nous demandons qu'il ait un accroissement dans certains domaines afin de faire percevoir l'action gouvernementale sur le terrain. Quant à la question sécuritaire, le gouvernement pose des actes de façon substantielle afin de venir à bout du fléau. Pour les autres secteurs, notamment la santé et l'éducation, le gouvernement doit poursuivre ses efforts comme l'a dit le Premier ministre pour aller vers une production endogène et une production nationale pour valoriser nos produits locaux ».
Nassouri Daga du groupe constitué des forces vives des régions : « Il n'y a pas de raison qu'on ne réussisse pas »
« Le discours est riche en contenu. Il est repassé sur tous les axes stratégiques de la Transition. Quelque chose est fait, selon ce bilan. Naturellement, nous avons apprécié ce qui est fait sur le terrain. Nous restons optimistes quant à la reconquête du territoire. Au regard de la dynamique actuelle ,si elle est maintenue, nul doute que nous allons recouvrer l'intégrité du territoire. Avec l'engagement du peuple aux côtés de nos Forces de défense et de sécurité(FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie(VDP), nous allons retrouver l'intégrité territoriale. Avec l'acquisition d'armement et la détermination du peuple, il n'y a pas de raison qu'on ne réussisse pas ».
Souleymane Ouédraogo de la composante, OSC: « Il y a des actions qui sont prises et cela nous rassure »
« J'ai trouvé son discours très engagé tout comme son premier en 2022. Il vient encore nous confirmer qu'il a hérité du capitaine Thomas Sankara, le courage de dire ce qu'il pense, mais aussi de prendre des décisions assez fortes. Il a bien dit qu'il est en train d'écrire avec son gouvernement une nouvelle page de l'histoire du Burkina qui va être marquée par la victoire, des décisions énergiques à l'issue desquelles, il y aura des actions qui seront prises et cela nous rassure. L'une de ces actions, c'est la reconquête du territoire national et, à ce titre, nous avons cru entendre que du matériel a été acquis, ce qui n'était pas le cas auparavant. Il y a un recrutement des VDP qui est en train de suivre son cours et le recrutement des FDS pour augmenter les effectifs sur le terrain. Et nous pensons que le maillage du territoire sera véritablement effectif. Donc, nous ne pouvons que prier Dieu pour que ce qui est engagé en termes d'actions puisse avoir un aboutissement ».
Wilfried Prospère Bako, député de la composante partis politiques :« Il donne l'impression que nous avons deux types de Burkinabè »
« C'est d'abord dire merci au gouvernement d'être venu sacrifier à une obligation constitutionnelle. Nous avons été très ravis de voir le gouvernement présent ici. Merci également au Premier ministre de nous avoir présenté la situation de la Nation. D'ores et déjà, je peux dire que ce que j'ai entendu de la bouche du PM est assez mitigé. Je dis mitigé parce que j'ai vu un Premier ministre qui nous donne l'impression que nous avons deux types de Burkinabè. Une catégorie de Burkinabè qu'il apprécie et une autre catégorie qu'il n'apprécie pas ».