Sénégal: Hygiène menstruelle - Pour une génération sans tabou

L'Association santé mobile (Asm) et Damcam ont célébré, dimanche dernier, 28 mai 2023, la Journée internationale de l'hygiène menstruelle, à Kédougou. Une rencontre qui vise à briser les tabous et à sensibiliser les jeunes et femmes sur l'importance d'une bonne hygiène menstruelle.

La Journée mondiale de l'hygiène menstruelle est célébrée chaque année le 28 mai. Selon les acteurs de la lutte, le choix de cette date s'explique par le fait que, dans la majorité des cas, les cycles menstruels comptent en moyenne 28 jours et que les règles durent environ 5 jours par mois et mai étant le cinquième mois de l'année.

Pour cette édition, le Sénégal l'a célébrée, dimanche 28 mai, dans la région de Kédougou, sur initiative de l'Association santé mobile (Asm) et Damcam. Une commémoration qui vise à briser les tabous et à sensibiliser sur l'importance d'une bonne hygiène menstruelle chez les femmes et en particulier les adolescentes, à travers le monde.

Pour cette édition, le thème de la Journée mondiale de l'hygiène menstruelle est : «Faire de la menstruation un élément normal de la vie d'ici 2030». Dans l'optique dudit thème, Asm a élaboré un thème à savoir : «Nous nous engageons, pour une génération sans tabou». Et c'est ainsi que l'Association santé mobile et Ma Voix, Ma Santé - Damcam - ont célébré cette journée à Kédougou, avec la présence de la présidente de l'Asm, Mme Fatou Bintou Thiam, Oumar Diallo, coordinateur principal du projet Damcam.

 Absences de toilettes séparées et manque d'eau permanent à l'école, serviettes hygiéniques, écoute des mamans... de vrais problèmes

Mme Traoré, coordonnatrice de la Santé de la reproduction (Sr) de la région de Kédougou et Dr Fatma Lamesse, responsable du Programme santé ont tenu à sensibiliser la gent féminine sur l'importance de bien prendre soin de sa santé reproductive. C'est dans ce cadre qu'elles ont fait des formations et des sensibilisations sur la gestion de l'hygiène menstruelle avec les jeunes filles de Kédougou.

Salamata Ndiaye, une des bénéficiaires, déclare : «pendant la formation, on a parlé de l'apparition des règles, comment les gérer, les bonnes pratiques, les serviettes hygiéniques et leur durée d'utilisation». Et de rajouter : «certaines filles n'avaient pas la bonne information. Et elles ont du mal à en parler avec leurs parents, du fait que leurs mamans sont toujours occupées. Il y a aussi le problème de moyens pour disposer des serviettes hygiéniques, sans compter la gestion de l'hygiène menstruelle à l'école, car n'ayant pas de toilettes séparées, ajouté à un manque d'eau permanent».

 Former des jeunes filles relais dans les écoles, les quartiers pour sensibiliser sur l'importance de l'hygiène menstruelle....

Pour Fatou Bintou Thiam, présidente de l'Association santé mobile, «l'objectif de la gestion de l'hygiène menstruelle est de faire le plaidoyer pour garantir l'accès de tout le monde à des toilettes adaptées aux menstruations, d'éduquer tout le monde sur les règles, de mettre fin à la stigmatisation des règles, mais aussi à la précarité menstruelle».

Elle a aussi ajouté : «nous voulons faire un plaidoyer pour que tous ses problèmes que les filles sont en train de vivre pendant la période des menstrues soient abolies, pour que les filles puissent vivre avec leurs règles sans stigmatisation et avec tranquillité. Nous formons des jeunes filles à être des relais dans les écoles, dans les quartiers, pour qu'elles puissent relayer les informations qui touchent la gestion de l'hygiène menstruelle, pour briser les tabous».

 ... Et les menstrues qui ne sont pas une maladie

Quant à Oumar Diallo, coordinateur principal du projet Damcam, il dira que «cette journée nous a permis de communiquer avec les adolescentes et les "Badiene Gokh", pour les sensibilisées sur l'importance de la santé de la reproduction, la question de l'hygiène menstruelle qui est très importante et qui n'est pas une maladie».

Pour rappel, Onu-Femmes a fait une étude sur la «Gestion de l'hygiène menstruelle : comportements et pratiques dans la région de Kédougou». Selon l'étude, «l'hygiène et l'assainissement ont longtemps été des problématiques de développement peu pris en compte par les gouvernements. Les femmes constituent la moitié de la population sénégalaise. Entre la puberté et la ménopause, elles ont leurs menstruations pendant environ 3000 jours».

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.