A l'issue d'un débat très houleux et à l'absence de l'opposition parlementaire dont les députés du Front Commun pour le Congo (FCC), le débat sur le projet de loi portant répartition des sièges a été suspendu pour se poursuivre ce mercredi 31 mai 2023, à la Chambre basse du parlement. Présenté lundi par le Vice-ministre de l'intérieur, Jean-Baptiste Molipe, ledit projet suscite beaucoup de débats dans l'arène politique rd congolaise. Plusieurs députés nationaux ont sollicité la parole pour exprimer notamment, leurs préoccupations quant à ce.
Le FCC, après avoir claqué la porte de l'hémicycle lundi, exige avant tout la configuration du Bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ainsi que celui de la Cour Constitutionnelle. En gros, le FCC refuse le processus électoral faute notamment, de transparence et de crédibilité. Il vous souviendra que cette structure de l'ancien Président avait demandé à ses membres et partisans de ne pas participer aux opérations d'enrôlement des électeurs. Ces élus proches de Joseph Kabila disent tenir pour responsable le pouvoir en place de toutes les conséquences qui résulteraient de ces élections « frauduleuses » et « chaotiques » qu'ils tentent d'organiser.
«Les députés, membres du FCC décident de ne pas accompagner la dictature de Monsieur Tshisekedi, ni le hold-up électoral qu'il a déjà planifié, et ne vont donc pas participer à l'examen et au vote d'un projet de loi déjà biaisé et corrompu aux conséquences dramatiques et incalculables sur l'avenir de notre démocratie et de la République », ont-ils fait savoir dans leur déclaration lue ce lundi 29 mai 2023 au sortir de l'hémicycle du Palais du peuple.
En outre, les députés FCC exigent avant tout la mise en place d'une CENI consensuelle, comportant en son sein des délégués dûment désignés par leurs composantes et une Cour constitutionnelle non inféodée dont les membres sont désignés conformément à la constitution et aux lois à la matière ; une loi électorale inclusive garantissant la transparence et l'égalité des chances à tous les compétiteurs.« Il est constaté malheureusement qu'à ce jour, rien de tout cela n'est fait, et que Monsieur Tshisekedi s'entête à organiser avec sa CENI monocolore. En plus, l'enrôlement des électeurs, qui aboutit à un projet de loi sur la répartition des sièges que l'Assemblée nationale examine ce jour, s'est déroulé dans un contexte de fraude, d'amateurisme, et l'absence criante d'un audit externe crédible le rendant non fiable décrié par tous », ont-ils fait remarquer dans leur déclaration.
Prolongation de l'état de siège !
Au cours de la plénière de ce mardi 30 mai 2023, les élus nationaux ont voté pour la énième fois la prorogation de l'état de siège en Ituri et dans le Nord-Kivu. Sur 365 députés nationaux ayant pris part, 345 ont voté oui, 16 ont répondu non et 1 a voté abstention.
Dans la présentation de ce projet de loi, le Vice-Premier ministre, ministre de l'Intérieur, Sécurité et Décentralisation, Peter Kazadi Kankonde, a fait savoir que l'état de siège se justifie par les exactions des miliciens de CODECO, ZAIRE, ADF NALU et les terroristes du M23 soutenus par le Rwanda. Le gouvernement a adopté le projet de loi et décidé en conseil des ministres que le Président de la République saisisse les deux chambres du Parlement pour solliciter, en vertu de l'article 144, alinéa 5 de la constitution l'autorisation de proroger l'état de siège. La volonté exprimée par le chef de l'État de convoquer dans le délai la table ronde annoncée dont les travaux préparatoires avaient déjà été entamés pour procéder à l'évaluation de l'état de siège.
Pour permettre aux forces d défense de poursuivre les opérations militaires de pacification de ces provinces troubles, il importe donc que la chambre basse autorise pour la énième fois cette prorogation sollicitée.