La Haute autorité du Waqf, en collaboration avec la Banque islamique de développement (Bid) et la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea), organise, depuis hier, un atelier sur le Waqf.
Un cadre de partage d'expériences, notamment pour le Sénégal, qui constitue la locomotive en Afrique subsaharienne grâce à des politiques, telles que l'adoption, en 2015, d'une loi organisant le Waqf et la mise en place, en 2017, d'une structure opérationnelle.
Dakar abrite, depuis hier, un atelier régional sur le Waqf. Ces travaux de deux jours réunissent des experts venus du Cameroun, de la Côte d'Ivoire, du Niger, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, de la Gambie, du Mali et du Sénégal. Les sessions portent principalement sur les dispositions réglementaires afin de mieux profiter des avantages économiques et sociaux de ce mécanisme de la finance islamique. Le Waqf peut être défini comme l'investissement d'une aumône en vue de la rendre perpétuelle et profitable à la société. En plus de ses valeurs philanthropiques, il permet de mobiliser des ressources stables pour répondre aux besoins socioéconomiques des couches vulnérables.
Dans la promotion et la vulgarisation de ce mécanisme, le Sénégal est l'un des meilleurs élèves, une locomotive en Afrique subsaharienne. Pour le Ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Bâ, le Waqf a plusieurs avantages comme la prise en charge du fonctionnement des 64 « daaras » équipés par la Banque islamique de développement à travers le « Waqf Daara moderne » qui vise la construction d'un immeuble haut standing de R+16 d'un coût global de 20 millions de dollars, sur financement de la Bid.
À l'en croire, le Sénégal a aussi procédé à la constitution du Waqf public monétaire et du Waqf public agricole qui va démarrer par l'aménagement et l'exploitation d'une assiette foncière de 50 hectares dans la région de Matam. Dans le futur, estime le Ministre, l'État va appuyer le processus de révision de la loi relative pour une efficacité plus accrue. Sur le plan budgétaire, d'après M. Bâ, pour l'exercice 2023, une dotation initiale d'un milliard de FCfa a été faite en faveur du Fonds public Waqf. Les produits générés par ce fonds permettront d'assurer particulièrement la Couverture maladie universelle à 100 000 apprenants des « daaras ».
Appréciant les avancées du Sénégal dans la mise en oeuvre de la vulgarisation du Waqf, le Directeur général de la Haute autorité du Waqf, Racine Bâ, estime que notre pays nourrit l'ambition de voir l'Afrique subsaharienne devenir une région où l'écosystème du Waqf devient un instrument islamique de référence qui connaît un développement harmonieux. Dans un contexte où les besoins en investissements deviennent de plus en plus importants, les États s'intéressent davantage à la finance islamique. Le Ministre des Finances estime que les pays doivent explorer les opportunités offertes par la finance islamique en termes de diversification des instruments de financements.
Le Dg de la Haute autorité du Waqf est du même avis. C'est, à ses yeux, une alternative à la finance islamique surtout pour accompagner les personnes vulnérables. Compte tenu du potentiel encore inexploité, le Directeur de la Division des partenariats/département des opérations-secteur public de la Badea, Mohamedou Bouasria, soutient que le Waqf doit être revitalisé et modernisé afin de faire face aux défis auxquels les pays africains sont confrontés.