Burkina Faso: Discours sur la situation de la Nation - Des citoyens apprécient

Au lendemain du discours sur la situation de la Nation du Premier ministre Me Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambela, des citoyens burkinabè ont donné leur appréciation sur ce grand oral du chef de l'Exécutif.

Ousmane Ky, enseignant : « C'est un discours qui rassure » « Nous avons suivi avec intérêt le discours du Premier ministre. C'est un discours qui rassure. Nous voyons que le gouvernement a une planification assez claire des choses, des actions qui sont en cours pour sécuriser et rétablir l'intégrité du territoire. Des résultats ont déjà été engrangés. Il a même dit que plusieurs personnes ont pu être réinstallées dans leurs localités. C'est notre souhait et chacun, à sa manière, doit soutenir la Transition. Mais, dans la Boucle du Mouhoun, des actions fortes restent à faire pour sécuriser les populations. La situation s'est dégradée ces derniers temps et la population civile est la cible des terroristes. Nous avons enregistré plusieurs attaques dans ce mois de mai. Nous nous demandons comment les gens vont faire avec l'hivernage. Il est nécessaire d'agir vite dans notre région. C'est pourquoi, je suis d'accord avec lui quand il dit qu'il n'y aura pas d'élections dans ce contexte. Le souhait de tous est que la paix revienne et que les déplacés retournent chez eux ».

Traoré Bafetigué, comptable: « Il n' y a pas de débats sur ce qu'il a dit » « Dans l'ensemble, quand on regarde les chiffres donnés en ce qui concerne la restauration, l'on a appris que 65% du territoire est sous contrôle, ce n'est pas mal parce qu'on parlait auparavant de 40% perdu. Cela veut dire qu'il y a quelque chose qui se fait sur le terrain avec en toile de fond le retour de 125 000 déplacés internes. Si tel est le cas réellement, je pense que c'est un progrès et cela suppose que les forces combattantes sur le terrain sont en train de faire un travail. Il a parlé aussi du recrutements des VDP qu'on veut ramener à 100 000 mais, personnellement, je pense qu'on peut aller au-delà parce qu'aujourd'hui, il faut que chaque village ait ses VDP, les équiper, que chaque village puisse se défendre. C'est l'auto-défense qui pourra nous permettre de nous en sortir. Nul ne peut aller défendre quelqu'un en vérité. L'actuelle Transition, de mon point de vue, se trouve sur une bonne voie, qu'elle continue ainsi. En ce qui concerne la question du partenariat, s'il y a des partenaires qui nous empêchent d'avancer, nous pouvons aller vers d'autres partenaires, tous les partenaires se valent. Que les gens comprennent, cela y va de notre souveraineté. Tant qu'on va pas se donner les moyens de prendre notre souveraineté en main, on ne pourra jamais s'en sortir ».

Daouda Traoré, agent public de l'Etat : « Il a touché du doigt la réalité » « J'ai positivement apprécié la sortie du Premier ministre pour présenter la situation nationale du pays. Dans la forme, le discours était vraiment de taille, il a touché du doigt toute la réalité qui existe dans les quatre coins du Burkina de façon réelle et sans mâcher ses mots ». Claude Siriouma, agent public de l'Etat : « Le discours était empreint de franchise et de vérité » « De façon générale, le discours du Premier ministre était empreint de franchise et de vérité, ce qui rassure le peuple burkinabè. Tout n'est pas au beau fixe pour le moment, mais les actions déjà menées sur le terrain sont à encourager. J'invite le gouvernement à continuer dans cette lancée en cherchant à parfaire les choses au grand bonheur des Burkinabè ». Mathieu Lompo, citoyen burkinabè : «Les Burkinabè attendent encore plus d'actions » « Le discours du Premier ministre était assez bien mais les Burkinabè attendent encore plus d'actions concrètes sur le terrain. Bien vrai que des acquis sont déjà engrangés mais il y a encore matière à revoir. Tout compte fait, nous gardons toujours l'espoir d'un lendemain meilleur ».

Souleymane Nacoulma, commerçant : « Le discours du Premier ministre m'a beaucoup touché » « Il a dit la vérité et c'est ce que nous voulons de nos dirigeants. En fait, ce qui arrive aux Burkinabè est déplorable et nos dirigeants actuels ont pris ce problème à bras-le-corps. C'est dans ce sens que nous apprécions le discours du Premier ministre parce qu'il a été très clair dans ses propos. Et cela nous amène à être bien situés par rapport à ce que notre pays traverse. Nous ne sommes pas âgés mais nous avons vu que ce Premier ministre est véridique. Ses propos prouvent qu'il est véridique comme le président. Que Dieu lui donne la force de vaincre. Nous ne sommes pas du rang des VDP mais nous demandons à Dieu de veiller sur eux et de les protéger ».

Boureima Nikiema, commerçant : « Nous sommes avec ceux qui vont nous aider » « Je me suis fort réjoui quand le Premier ministre a dit qu'ils ont eu un partenariat avec la Russie, la Chine, le Nigeria, la Corée du Nord. Nous voulons qu'ils collaborent avec ces pays. Je suis content de cette collaboration. Nous recherchons la paix. Nous sommes avec ceux qui vont nous aider pour que le pays puisse retrouver la paix». Moussa Nikiema, commerçant : « Ils font ce qu'ils peuvent...» « Nous savons qu'ils font ce qu'ils peuvent pour que le travail se passe bien. Il a parlé des voies, du côté développement, nous savons que c'est parce qu'il y a l'insécurité. Sinon, s'ils avaient pu poser les actes qu'ils avaient prévus de faire sur ce volet, nous serions déjà à un stade avancé ».

Appolinaire Ouédraogo, institutrice à Boussouma : « Nous gagnerons cette guerre imposée » « Ce discours est opportun car, il était temps de parler à cette population qui a toujours soif de la vérité. Il a livré un discours franc et engagé. Il a dépeint la situation réelle que traverse notre pays. La lutte contre l'insécurité et la reconquête de l'intégrité territoriale ont été les points sur lesquels le Premier ministre s'est beaucoup attardé. C'est la preuve que le gouvernement partage la même préoccupation que le peuple qui ne demande que la paix. On sent un réel engagement dans la lutte contre l'insécurité. Je trouve que les réponses aux différentes préoccupations étaient également très claires et sans ambiguïté. Cette sortie du Premier ministre, Appolinaire Kyélem de Tambela, me rassure que nous gagnerons cette guerre imposée et que tout ira pour le mieux».

Luc Ouattara, correspondant régional de L'Observateur Paalga à Banfora : « La classe politique doit prioriser la guerre d'abord » « Il faut dire que le Premier ministre a fait un discours engagé. Dans la situation que nous traversons au Burkina, il ne doit pas avoir de place pour l'équilibrisme. Il a dépeint la situation réelle et je salue l'effort qui est fait par le gouvernement. Le constat, c'est qu'en plus de faire la guerre qui implique l'achat d'armement qui est très coûteux, la Transition est engagée sur d'autres fronts de développement tels que les routes et autres. J'ai apprécié également sa transparence dans plusieurs secteurs dont celui de la coopération internationale. Car il fallait forcément arriver à contourner les obstacles que nous posaient certains anciens partenaires. Cette option avec la Russie, la Turquie, la Chine et bien d'autres pays a permis de faire monter notre armée en puissance. Sinon, les blocages dans l'acquisition de l'armement décrits par le Premier ministre étaient quand même impensables pour des amis qui devaient nous tendre la main. Je me réjouis que l'obstacle soit contourné, c'est à l'honneur de la Transition. Aussi, il faut que la classe politique comprenne et accepte que nous fassions d'abord la guerre, comme l'a dit sans détour le chef du gouvernement. Enfin, je suis de la région des Cascades et je suis resté sur ma soif en ce qui concerne les infrastructures routières. Dire que les négociations se poursuivent avec les Chinois sur le financement de la route Banfora-Gaoua, me laisse un peu perplexe. Cela fait des années déjà que l'on parle du bitumage de cette route. Aussi, le PM n'a pas parlé de l'axe Banfora-Mangodara qui est aussi important dans le désenclavement du Burkina »

. Idrissa Nacanabo, président de l'Union des hommes de médias de la région du Nord: «C'est un discours de vérité» « En tant qu'acteur du monde des médias, je peux dire que c'est un discours d'un gouvernement qui est au front, un discours de guerre, une communication de guerre et un discours de vérité et de réalité. C'est une occasion pour le gouvernement d'exposer les faits aux citoyens pour qu'ils comprennent. Le discours a été aussi une occasion pour dérouler des pistes par lesquelles le gouvernement compte passer pour aboutir à l'élément essentiel qui est le retour de la paix. Le chef du gouvernement a également posé les questions de développement, que ce soit le secteur de l'agriculture ou socio-éducatif, il a donné des pistes. A cela, s'ajoute la question de la bonne gouvernance. Le gouvernement a fait savoir que même si on est en période de guerre, il faut savoir que la question de la lutte pour la bonne gouvernance continue. C'est un aspect qui donne satisfaction. J'ai constaté que le ton employé pour présenter la situation nationale était un peu personnel. Son service de communication devrait s'attendre à ce qu'on lui pose des questions pièges. Il faut dire qu'il a tenté de répondre en ne tombant pas dans le jeu. A l'heure actuelle, la question du retour des personnes déplacées internes dans leurs localités d'origine avec les chiffres à l'appui n'est pas tout à fait effectif. Car, lorsque vous êtes dans une région, on dira qu'aucun citoyen n'a rejoint sa localité. En revanche, certains ont rejoint parce qu'il y a un peu de quiétude. C'est dire donc que chacun apprécie en fonction de sa position, sinon les chiffres donnés ne sont pas faux. Pour terminer, j'ai trouvé que les préoccupations posées par les députés piétinaient par moments. Chacun a cherché à poser des questions en lien avec sa region, pourtant nous devons agir dans une vision de globalité. Ils pouvaient se concerter et poser des questions uniques ». Amadou Hama, animateur à la Chambre régionale d'agriculture du Sahel : « Il a précisé que la guerre a commencé » « J'ai apprécié positivement le discours sur la situation de la Nation prononcé à l'Assemblée législative de Transition (ALT) par le Premier ministre, Me Apollinaire Kyélem de Tambela. Par ailleurs, je trouve qu'il a apporté de très bonnes réponses aux questions et préoccupations posées par les députés. Sur la question sécuritaire, il a précisé que la guerre a commencé dans la mesure où les Forces de défense et de sécurité (FDS) traquent jusqu'à leur dernier retranchement ceux qui ont pris les armes contre le Burkina Faso. Cependant, j'ai salué son appel à la mobilisation de tous les Burkinabè pour vaincre les forces du mal et avoir la victoire. A propos de la tenue des élections à la fin de la Transition, il a été très clair à ce sujet en insistant sur le retour de la paix et de la stabilité. A mon humble avis, les Burkinabè et surtout les hommes et femmes politiques doivent s'inscrire dans cette logique. En effet, il ne sert à rien d'organiser les élections tandis qu'une grande partie de la population sont des Personnes déplacées internes (PDI). Concernant la coopération internationale, le Premier ministre s' est exprimé sans ambages sur le comportement de certains pays, d'où la volonté du Burkina Faso de diversifier ses partenaires en traitant avec des Etats comme la Russie et bien d'autres pays pour venir à bout du terrorisme »

Ali Ouédraogo, agent à la Direction régionale de l'éducation préscolaire, primaire et non formelle du Centre-Sud : « J'ai été très satisfait du discours » « J'ai été très satisfait du discours sur la situation de la Nation du Premier ministre, Appollinaire Joakimson Kyélem de Tambela. Je l'ai trouvé franc et empreint de vérité. J'ai beaucoup apprécié qu'il accepte dire la vérité au peuple surtout sur les difficultés liées à l'acquisition des armes. Si au début de la crise, les anciennes autorités avaient adopté ce langage de vérité, nous n'en serions peut-être pas là, avec ces coups d'Etat et une situation sécuritaire critique. Ces autorités auraient trouvé le peuple debout auprès d'elles pour les aider à faire face à la situation d'impasse dans laquelle nous mettaient nos partenaires traditionnels. L'autre élément que j'ai aussi apprécié du discours du Premier ministre, c'est quand il a relevé que la sécurité prime sur les élections. Moi, je dirai même qu'après la reconquête du territoire et le retour des déplacés dans leurs terroirs, il faut adopter des réformes nécessaires de bonne gouvernance et de coopération avant les élections. Cela prendra deux, trois ou même cinq ans s'il le faut mais l'idéal c'est la sécurité d'abord, les réformes ensuite et les élections enfin. De sorte qu'aucun autre régime ne puisse venir saboter les acquis ou travailler en reléguant au second plan l'intérêt collectif qui peut nous conduire encore dans la situation que nous vivons aujourd'hui. Il ne faudrait pas que l'on commette une seconde fois l'erreur faite durant la Transition passée, en 2015, en se précipitant sur les élections. Ce, d'autant plus qu'à ce jour, la question même des élections divise beaucoup les Burkinabè».

Alidou Maïga, président du Réseau des jeunes pour le développement économique et la gouvernance au Burkina Faso : « Il ne m'a pas convaincu » «Lors de cet exercice, le Premier ministre a déclaré qu'il y a eu des avancées significatives dans plusieurs domaines. Sur le plan sécuritaire, il s'est prononcé sur la réorganisation de l'armée avec des données statistiques à l'appui. Lorsqu'un discours est soutenu par des données tangibles, c'est séduisant. Mais je m'attendais à ce qu'il communique le pourcentage de territoire reconquis. Aussi par rapport à la lutte contre la corruption, je suis resté sur ma faim puisque je m'attendais également à ce qu'il fasse le point des dossiers en instance. Sur la question de la coopération, il a présenté clairement la situation. Cependant, s'agissant de la collaboration avec les institutions telles que la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CDEAO), l'Union africaine (UA) et l'Organisation des Nations unies (ONU), il n'en a pas fait cas. Quant à la question de la réconciliation et de la cohésion sociale qui fait partie des six missions de la Transition, je pense que nous sommes en retard. Dans son discours, la question de l'organisation des élections n'apparaît pas comme une priorité. Sur ce point, je trouve que nous naviguons à vue et c'est inquiétant. Nous estimons, en tant que structure de bonne gouvernance, qu'il est important qu'il y ait un retour à l'ordre constitutionnel normal. Et puis ça patine vraiment sur la question des réformes. En résumé, je peux dire qu'il ne m'a pas suffisamment convaincu parce que son discours, en dehors de certains points, n'a été que littéral».

 

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.