Dakar — Le président de la République, Macky Sall, a déclaré mercredi que son devoir était de "protéger" la République contre "ceux qui ont fait le choix de la détruire".
"Il y a une situation nouvelle dans notre pays où certains acteurs ont choisi de détruire la République. Face à un tel choix, mon devoir est de protéger la République", a-t-il soutenu lors de la cérémonie de lancement du dialogue national.
Des leaders de l'opposition et d'organisations de la société civile ont pris part à la concertation, au palais de la République.
Macky Sall a lancé un appel au dialogue entre les leaders politiques du pays, dans un climat très tendu, marqué par de nombreuses arrestations.
"Nous ne pouvons pas accepter dans ce pays les menaces faites au quotidien contre des juges", a-t-il soutenu.
Le chef de l'Etat a déploré le fait que des "juges soient appelés au téléphone, recherchés et menacés".
Il dit même craindre que, selon les points de vue exprimés au lancement du dialogue, que "des gens soient tentés d'aller mettre le feu chez" des participants.
"Cela n'est pas acceptable dans une République. Et ça ne le sera pas", a-t-il martelé, déplorant "des campagnes de diabolisation" au niveau international contre "la République, contre les institutions et la démocratie sénégalaises".
"Si nous voulons avancer, soyons dans la vérité et le respect de la loi", a poursuivi le chef de l'Etat.
Il assure que "l'Etat ne démissionnera pas de sa responsabilité régalienne consistant à assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens".
Il estime que "le dialogue commence par le respect de la loi".
Macky Sall a aussi demandé aux citoyens de ne pas se faire justice eux-mêmes.
Il exhorte les Sénégalais à avoir foi en la justice et aux forces de défense et de sécurité.
Macky Sall a lancé un appel au dialogue entre les leaders politiques du pays, dans un climat très tendu, marqué par de nombreuses arrestations dans les rangs de l'opposition.
En même temps qu'il a invité l'opposition au dialogue, le chef de l'Etat a nié l'existence de "détenus politiques" au Sénégal.
Plusieurs leaders politiques, dont le chef de l'opposition, Ousmane Sonko, ont rejeté son appel au dialogue du chef de l'Etat.
D'autres concertations similaires tenues entre 2016 et 2021 n'ont pas abouti à des acquis démocratiques pour le pays, selon M. Sonko.
L'ex-parti au pouvoir, le PDS d'Abdoulaye Wade, et la coalition Taxawu Senegaal, dirigée par Khalifa Sall, un ancien maire de Dakar, ont accepté de participer à la concertation.
Macky Sall a évoqué la possibilité d'une amnistie des faits pour lesquels certains leaders politiques ont été condamnés à des peines de prison les privant de leurs droits, ceux de voter et de se faire élire notamment.
C'est à ce titre que le PDS et Taxawu Senegaal ont accepté de prendre part au dialogue national, Karim Wade et Khalifa Sall, leurs leaders, ayant condamnés en 2015 et 2018 à des peines de prison les privant de leurs droits politiques.