Maroc: Gitex Africa - Une vision commune pour faire de l'Afrique un producteur au niveau mondial (Mme Mezzour)

Marrakech — La ministre déléguée auprès du Chef du gouvernement chargée de la Transition numérique et de la Réforme administrative, Ghita Mezzour, a appelé, mercredi à Marrakech, à adopter une vision commune et holistique en matière de transformation numérique pour faire de l'Afrique un producteur au niveau mondial.

Les gouvernements africains sont appelés à construire une vision commune et holistique, et à mettre en place des réglementations ainsi qu'une gouvernance qui prennent en compte non seulement le contexte local mais aussi les défis transversaux au niveau du continent, a souligné Mme Mezzour qui s'exprimait lors d'un panel sous le thème "S'unir vers un seul marché africain", organisé dans le cadre de "GITEX AFRICA Morocco".

L'objectif est de favoriser une croissance locale et régionale durable et résiliente, tout en faisant de l'Afrique un producteur, au lieu d'un simple consommateur dans l'économie mondiale", a-t-elle fait savoir.

Les dirigeants du continent africain ont déployé des progrès et des efforts significatifs dans le but d'accélérer la transformation numérique africaine vers la création d'un marché numérique unique en Afrique, a-t-elle poursuivi, notant que l'économie numérique est devenue aujourd'hui un moteur essentiel pour une croissance économique durable en Afrique, car elle stimule la création d'emplois et contribue au développement socio-économique du continent.

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Pour sa part, le ministre du Numérique chez le Gouvernement de la République Démocratique du Congo, Désiré-Cashmir Kolongele Eberande, a estimé que la question de la numérisation au niveau des États africains, n'est plus une option, mais est devenue plutôt une obligation, incitant, à ce titre, à fournir les efforts nécessaires pour se mettre au diapason de ce qui est fait à l'échelle internationale.

Les initiatives qui sont déjà prises au niveau du continent doivent trouver un écho au niveau de chaque État, a-t-il ajouté, s'arrêtant notamment sur le volet de l'intégration africaine, en citant l'exemple du Congo qui travaille sur le pilier de la régulation à travers l'adoption des outils juridiques pour le place en harmonie avec ce qui se passe ailleurs.

De son côté, la ministre Ougandaise de la Science, de la Technologie et de l'Innovation, Monica Musenero Masanza, a fait remarquer qu'au niveau de certains aspects de la transformation digitale, du progrès visible a été atteint alors que dans d'autres aspects, ce qui doit être fait est encore sous réflexion.

Dans ce sillage, elle a fait savoir que parmi les défis qui se présentent figure le financement des infrastructures nécessaires pour la transformation digitale, appelant à créer de "bons" systèmes de paiement au niveau continental, mettre en place des solutions logistiques plus rapides et plus efficientes entre les pays du continent et innover pour trouver les moyens de se déplacer massivement à travers le continent en vue de permettre le mouvement des marchandises, objectif du marché digital intelligent.

Le responsable des pratiques de développement numérique de la Banque mondiale pour l'Afrique et le Moyen-Orient, Michel Rogy, a souligné quant à lui, qu'il est important d'assurer un flux de données sécurisées à travers le continent pour gagner la confiance dans le marché africain et in-fine atteindre l'objectif d'un marché unifié à l'horizon 2030, comme formulé par la commission de l'union africaine dans sa stratégie de transformation digitale et dans le manifesto de l'Alliance Smart Africa.

Par ailleurs, il a soulevé que la nature globale des cyber-risques et de l'économie digitale signifie que toute attaque dans n'importe quel pays peut avoir des répercussions immédiates, ce qui nécessité de construire un marché digital unifié tout en mettant en place la protection digitale nécessaire au niveau continental, régional et national.

Et d'expliquer que cette protection digitale peut s'incliner à travers l'harmonisation du cadre de la protection des bases de données et de la cybersécurité, la propriété intellectuelle, l'implémentation et le maintien des infrastructures robustes de cybersécurité ainsi que la sensibilisation à la cybersécurité.

Pour sa part, le directeur général de Smart Africa, Lacine Koré, a noté que pour avancer, il n'est pas vraiment question de financement mais de changement de la manière de penser.

Dans un autre sillage, il a indiqué que le développement dans n'importe quel pays dépend du secteur privé, appelant à cet égard à créer un environnement qui attire les acteurs privés à investir dans des technologies, notamment en mettant un cadre réglementaire idéal pour leur développement.

Même son de cloche chez le ministre du Développement numérique, de la Transformation digitale, des Postes et des Télécommunications de Madagascar, Tahina Michel Razafindramalo, qui a fait savoir que dans son pays plusieurs défis se présentent également mais que grâce à un secteur privé dynamique et les initiatives prises dans les trois dernières années, tout ce qui est nécessaire a été implanté, notamment en terme de cybersécurité, de cadre réglementaire et d'infrastructures.

Il a par ailleurs souligné la nécessité de collaborer ensemble et de passer à l'action immédiatement pour atteindre les objectifs escomptés et faire du marché numérique unifié une réalité pour tous les pays africains.

Portée par l'Agence de Développement du Digital (ADD) sous la tutelle du ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, cette rencontre réunit, trois jours durant, des dirigeants des secteurs public et privé, des décideurs politiques, des investisseurs et des universitaires pour des échanges riches et fructueux entre les secteurs public et privé de la future plus grande économie numérique du monde.

Plus grand événement d'entrepreneuriat en Afrique, "GITEX Africa" est une initiative de "GITEX GLOBAL" à Dubaï, le plus grand Salon mondial de la technologie et des startups, classé comme le meilleur au monde par les dirigeants mondiaux de la technologie, et qui fait escale pour cette première édition au Maroc, retraçant son engagement pour accélérer le développement des infrastructures numériques en Afrique.

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