Le Ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya Katembwe, exhorte de tout coeur les Opposants, dans toute leur diversité, de cesser de faire le jeu de la victimisation. Il les appelle plutôt à tourner leurs regards vers le train de la Centrale électorale qui avance pour le rendez-vous de décembre prochain. Pour lui, en effet, il est hors de question de multiplier des prétextes avec l'idée de boycotter les élections pour des visées politiquement bien définies de replonger le pays dans l'impasse pour un éventuel partage de gâteau.
De passage sur les antennes de France24, mercredi 31 mai 2023, le Porte-parole du Gouvernement congolais a dénoncé ce qui parait, d'après ses fermes convictions, comme une vaste campagne de diabolisation menée par les Opposants signataires de la Déclaration de Lubumbashi, à savoir : Katumbi, Matata, Sesanga et Fayulu.
Pour le Ministre Patrick Muyaya, ces opposants veulent bloquer la machine électorale. Il ne comprend pas pourquoi dans un contexte où tout est mis en oeuvre pour la tenue des élections transparentes, crédibles et apaisées dans les délais constitutionnels, ces Opposants choisissent la rue, et ce, en lieu et place de faire entendre leur son de cloche au niveau de la CENI pour des ajustements nécessaires.
Pas de dialogue !
Patrick Muyaya a rassuré que les élections auront bel et bien lieu en décembre. Il n'y aura pas de glissement, a-t-il réaffirmé. A l'en croire, ceux qui prient pour un éventuel dialogue peuvent, en tout cas, continuer de rêver.
«La stratégie des opposants, c'est de discréditer d'abord le processus électoral. Depuis le début, essayez de lire leurs stratégies : on discrédite le processus électoral, on se victimise et on diabolise. C'est ça la stratégie. Il n'y a rien d'étonnant dans ce qu'ils disent... On leur a fait un couloir pour aller voir le Bureau de la CENI et qu'ils discutent des préoccupations qui sont les leurs, ils ont refusé.
Soit ils savent ce qu'ils veulent, soit le chaos et ils espèrent pouvoir tirer profit du chaos dans un contexte où nous avons des foyers des tensions dans le pays notamment, la crise à l'Est. Nous avons un conflit aux portes de Kinshasa. Et lorsque nous mettons tout ça en mouvement, on s'interroge sur les véritables motivations...
De toute évidence, à ce jour, on n'a jamais entendu Katumbi parler comme tous les congolais contre l'agression rwandaise, contre le Président Kagame. Il faut bien qu'à un moment donné, les choses puissent être clarifiées de ce côté-là, de par leur position et de par le rôle qu'ils veulent jouer. On ne peut pas leur refuser d'avoir des revendications démocratiques. (...), Il faudrait que lui, à un moment donné, dise clairement c'est quoi sa position par rapport à l'agression rwandaise...
Depuis 2006, à chaque processus, il y a des problèmes. Vous avez vu qu'en 2006, le candidat Etienne Tshisekedi n'avait pas participé aux élections et c'est malheureusement cela. Moi qui vous parle, je me suis battu avec les autres d'ailleurs pour que nous puissions avoir un processus électoral apaisé et différent. Il y a des gens qui oeuvrent pour que ce processus se tienne et d'autres qui ont fait le choix de ne regarder que les difficultés qui sont inhérentes d'ailleurs dans un processus complexe, dans un pays si immense pour dire : voilà, nous allons jeter le discrédit.
En réalité, ce qu'ils veulent c'est le dialogue, ils veulent le glissement en considérant l'encrage démocratique que nous voulons avoir et le souci du Président de la République d'assurer la régularité du processus électoral. On ne peut pas négocier avec les délais constitutionnels », a-t-il déclaré.
Arrestation de Salomon Kalonda
Revenant sur l'arrestation du proche collaborateur de Katumbi, il a attesté que Salomon SK Della a été appréhendé par des services des renseignements pour des enquêtes et qu'il n'y a aucune raison qui peut justifier, à l'heure actuelle, toute l'agitation autour de ce dossier.
«Il a été interpellé par les services de renseignements. Le moment venu, ils pourront communiquer, donner des détails sur les circonstances de son arrestation. Je reviens de Pékin. Dès que j'arrive à Kinshasa, je m'informerai davantage et on communiquera comme nous communiquons habituellement. Mais ici, il faut noter que ça fait suite aux événements que nous avons vécus récemment où il y a eu beaucoup de violences. Et la violence, d'où qu'elle vienne, en démocratie, n'a pas de place.
Vous avez vu notamment Martin Fayulu, qui est l'un des quatre opposants, demander à des jeunes de lancer des pierres contre la Police. Il y avait des enfants qui ont été en première ligne de ces actes de violence. Nous l'avons dénoncé et condamné. Le Président de la République, d'ailleurs, s'est personnellement déplacé au chevet de cet enfant de douze ans parce que nous tous, nous avons été choqués par les images de la violence policière sur ce jeune enfant. Il a visité autant les policiers.
Nous avons tous condamné et nous espérons que ceux qui pensent que recourir à la violence c'est la stratégie qu'il faut pour passer des messages politiques, ils se trompent parce que la République démocratique du Congo veut consolider son processus démocratique.
Et la démocratie se consolide dans le respect des règles et non pas par le recours à la violence... Lorsque vous regardez les choses telles qu'elles s'étaient passées ce 20 mai là sur terrain, il y avait eu des messages qui n'ont pas été condamnés d'ailleurs : des éminents membres du parti de Moïse Katumbi qui appelaient à attaquer une ethnie,(...), mais en même temps, ils disaient qu'il y aurait des morts.
Ça veut dire que c'était une violence préméditée et organisée préalablement. Nous, ce que nous avons dit, au moment où je vous parle d'ailleurs, les policiers qui ont été responsables de la bastonnade du jeune enfant sont traduits devant l'auditorat. On a dit que la lumière devra être faite pour tout ce qui s'est passé. J'espère que les enquêtes pourront nous donner plus d'éclairage », a-t-il complété.
Cap vers les élections
«En tout cas, les élections auront lieu en décembre. Nous, le Gouvernement, nous avons notre tâche dans le cadre de ce processus : le financement, nous le faisons ; la sécurisation, nous y travaillons. Les autres parties prenantes, les partis politiques doivent répondre à leur appel... Nous, nous préparons à présenter plutôt un bilan du Président Tshisekedi, qui a un bilan qui replace la RDC, qui refait les fondations de la RDC et nous espérons pouvoir continuer avec les murs avec lui, dans l'hypothèse où les congolais acceptent de lui accorder leurs suffrages en décembre prochain...
La situation dans l'Est de la RDC est une situation complexe qui dure depuis 30 ans. Et lorsque vous avez un Etat mercenaire qui s'appelle le Rwanda, qui s'est construit économiquement sur cette situation de guerre, vous avez évidemment des difficultés à la régler immédiatement... La problématique de la sécurité à l'Est de la RDC est une problématique régionale... On ne peut pas régler les problèmes de nous-mêmes. C'est pour cela nous essayons de les regarder dans un prisme global avec les acteurs impliqués », a-t-il conclu.