Sénégal: L'industrie pharmaceutique locale, un frein à la problématique des faux médicaments en Afrique (expert)

Dakar — Le développement d'une industrie pharmaceutique locale performante pourrait constituer un frein à la problématique des faux médicaments, dont la prolifération en Afrique est souvent expliquée par des facteurs économiques, comme l'inaccessibilité des produits aux populations démunies, estime Abdelouahed Kerrar, directeur général de Biopharm, une entreprise pharmaceutique algérienne.

"Il y a des faux médicaments parce que les bons médicaments ne sont pas toujours accessibles à tout le monde", a-t-il dit dans un entretien à l'APS.

Le directeur général de Biopharm séjourne à Dakar dans le cadre du 22e Forum pharmaceutique international (FPI). Cette rencontre se tient dans la capitale sénégalaise du 1er au 4 juin, sur le thème "Souveraineté pharmaceutique pour l'Afrique".

Interrogé sur la problématique des faux médicaments, il a relevé qu'il s'agit d'un "véritable fléau" dont l'éradication constitue une "priorité absolue" en Afrique. Si l'on échoue à atteindre un tel objectif, "tous les efforts déployés partout dans le cadre de nos politiques de santé publique seront voués à l'échec", a-t-il prévenu.

Il affirme que l'efficacité de la lutte efficace contre les faux médicaments suppose "que l'on rende disponibles des médicaments de qualité garantis et à des prix accessibles".

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Dans cette perspective, il a plaidé pour le développement de filières pharmaceutiques locales qui devraient constituer de "véritables freins à cette problématique".

Abdelouahed Kerrar a aussi présenté l'industrie pharmaceutique comme "un outil important dans la performance des politiques de santé publique", car permettant de mieux "se préparer aux aléas des importations". En cela, il a donné l'exemple de l'Algérie qui a mis en place quelque 200 unités pharmaceutiques en moins de 15 ans

Selon lui, l'industrie pharmaceutique locale couvre aujourd'hui plus de 70 pour cent des besoins du marché algérien avec un impact considérable sur les prix.

Cette performance a été rendue possible par des "facilitations fiscales" et d'autres avantages, dont un système de remboursement très avantageux qui s'offre aux fabricants locaux de médicaments, a-t-il expliqué.

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