Sénégal: Le démarrage du dialogue national et le verdict attendu du procès Sonko en exergue

Dakar — Le démarrage du dialogue national initié par le président Macky Sall est au menu des quotidiens parvenus jeudi à l'APS, alors que le pays est dans l'attente du verdict du procès pour « viols et menaces de mort » présumés de l'opposant Ousmane Sonko.

Le quotidien Enquête rapporte que ce dialogue auquel plusieurs partis de l'opposition ont décidé de ne pas participer, s'est ouvert la veille au palais de la République, dans une salle des banquets bien remplie par des représentants des partis politiques, des autorités coutumières et religieuses, des acteurs économiques.

Selon L'As, « toutes les forces vives de la nation ont répondu à l'appel du chef de l'Etat de discuter, autour d'une table, du devenir de notre pays ». « Un nouveau départ ! », titre à ce sujet ce journal, enthousiasmé. Le quotidien Yoor-Yoor résume sa vision de ce dialogue à travers une manchette qui a l'avantage d'être tranchée : « Macky Sall et +le système+ pactisent pour liquider [Ousmane] Sonko ».

Des figures politiques bien connues, « anciens ténors du PDS et du PS encore vivants, se sont retrouvés [...] à la salle des banquets du palais de la République, en toute complicité, pour parler de +dialogue+ et de l'avenir d'un pays pourtant très jeune et terriblement pauvre et endetté », relève ce journal, avant d'ajouter que « la grande majorité des partisans du deal ne rêve que [de] l'exclusion définitive du leader de Pastef-Les Patriotes du jeu politique sénégalais ».

Le quotidien Le Soleil conteste cette vision des choses en citant le président Macky Sall, selon lequel « tous les sujets seront abordés, sans question tabou », mais il assure dans le même temps que ces concertations ne seront pas « un lieu pour faire des deals ».

« Macky 100 concessions », selon le journal Le Quotidien. « Tous les sujets peuvent être débattus lors du dialogue, mais le président Macky Sall ne compte pas rester zen face aux tentatives de déstabilisation du pays et de ses institutions », écrit le journal. Le chef de l'Etat « s'est dit ouvert à la discussion sur son mandat, sujet qu'il avait jusque-là interdit d'évoquer », indique le journal.

« Mais il ne veut pas non plus faire l'objet de pression, assurant que l'Etat ne va pas +démissionner devant sa mission régalienne de protéger la nation », ajoute Le Quotidien. « Un dialogue sans tabou ! », donc, s'exclame le quotidien Enquête, selon lequel le président Macky Sall « est prêt à renoncer au 3e mandat, si on le lui demande +gentiment+ ».

« Macky Sall dégage les grands axes »d'un dialogue démarré « sans les représentants de la plateforme F 24 et de la coalition Yewwi Askan Wi » de l'opposition, note Sud Quotidien, en référence aux partis politiques et structures de la société civile qui sont vent debout contre un éventuel troisième mandat du président sortant.

Bès Bi Le Jour fait observer que la question du troisième mandat « était sur toutes les lèvres », au lancement de ce dialogue « dans une ambiance de retrouvailles [...] ». Vox Populi et Le Témoin quotidien insistent pour dire que ce dialogue promet des discussions sans tabou, y compris sur la question du troisième mandat. Le premier de ces deux quotidiens donne confirmation de cela en rapportant les déclarations du président Sall : « Le mandat, si vous le voulez, demandez-le et je vous dis, prenez-le si vous voulez. Mais dans le respect ».

Concernant les violences et les contestations principalement liées aux affaires politico-judiciaires, « Macky Sall jure que l'Etat restera debout », affiche le quotidien Kritik'. « L'Etat est et restera debout, pour protéger la nation, la République et ses institutions », assène-t-il dans des propos rapportés à sa une par le quotidien Le Mandat.

Le verdict très attendu du procès de l'opposant Ousmane Sonko, accusés de »viols et de menaces de mort » par une ancienne masseuse, est l'autre sujet dominant de l'actualité. « Jour de vérité pour Ousmane Sonko », affiche par exemple Les Echos. « Sonko, sweet et fin ? », se demande L'Observateur, lequel signale que la chambre criminelle de Dakar va rendre sa décision ce jeudi 1er juin dans cette affaire.

Il rappelle que lors du procès tenu le 23 mai dernier, le procureur « avait requis 10 ans de réclusion criminelle contre Ousmane Sonko, accusé de viol par Adji Sarr. Mais il avait aussi demandé, à titre subsidiaire, une requalification en corruption de la jeunesse, avant de réclamer cinq ans ». Walfquotidien fait observer que le maire de Ziguinchor « risque gros au cas où il serait reconnu coupable » de ces chefs d'accusations, jusqu'à une peine de prison comprise entre 10 et 20 ans, précise Walfadjri. Sans compter que sa participation à la prochaine présidentielle pourrait être hypothéquée.

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