Lorsqu'on prend l'avion, il n'est pas rare d'entendre le commandant de bord annoncer des «zones de turbulence». Ces annonces, qui ont parfois tendance à faire paniquer les aviophobes, sont en réalité très fréquentes aussi en politique. Les zones de turbulence peuvent également être causées par les conditions géographiques. Le relief terrestre peut influer sur les courants d'air. Oui, en politique tout comme en aviation, les zones de turbulence arrivent si souvent.
Elles sont tellement fréquentes qu'il est nécessaire de garder son sang-froid. A quelques jours de la clôture de la session parlementaire et bien évidemment, à quelques mois de convocation du scrutin, l'arène politique congolaise est sous la fièvre des élections. L'on peut, facilement, se rendre à travers l'ébullition dans l'opposition qui ne cesse de maintenir la pression à travers des manifestations dans les rues. Elle tient son rôle. Elle ira, ou n'ira pas aux élections de décembre 2023 devenues irréversibles ? D'aucuns s'interrogent.
Au parlement, les députés du FCC ont haussé le ton. Ils ont claqué la porte de l'hémicycle pendant la présentation du projet de loi portant répartition des sièges. En refusant de participer au processus électoral en cours, les débats se sont amplifiés dans l'opinion. Certains estimant que le FCC joue à un jeu qui a fragilisé l'UDPS en 2006.
La reconfiguration du bureau de la CENI est soutenue par la famille politique de Joseph Kabila. A les en croire, le spectre du tripatouillage des élections plane de manière irréversible. Pour eux, "le Président de la CENI dont les accointances avec l'actuel pouvoir ont été décriées par l'opposition, dès l'installation de l'actuel bureau de la centrale électorale, est en train de baliser le chemin d'un hold-up électoral en faveur de Félix Tshisekedi".
De Muzito, en passant par le quatuor Sesanga, Fayulu, Katumbi et Matata, ajoutant en cela le FCC, le bloc est plus que préparé pour s'opposer à ces joutes électorales. Pour quelle fin ? Un consensus avant les joutes électorales ne pourra-t-il pas baliser le chemin pour des élections crédibles, transparentes et inclusives dans un climat de paix ? Tel est le souhait des congolais qui veulent vivre en paix et tourner la page sombre d'agression dont fait l'objet la RDC dans sa partie Est.