«Rien n'est caché sous le soleil », aimait à dire mon grand-père. Parce que le grand astre finit par mettre au goût du jour ce que nous croyons dissimuler. Fichtre ! Depuis la fin de la Coupe du monde de foot, les Camerounais et le monde cherchent à savoir ce qui s'est réellement passé entre André Onana (il a claqué la porte de la sélection) et son coach Rigobert Song.
Et, à distance, Samuel Eto'o, le président de la Fecafoot dont l'ombre furtive, dit-on, ne passe jamais loin. Lorsque l'on pose la question aux trois Lions, c'est du « je n'étais pas là et même si j'étais là, je n'ai rien vu ni entendu. » Tenez. Voici la toute dernière sortie du patron de la fédé sur le sujet :
« ce malentendu aurait pu, que dis-je, aurait dû rester dans le secret de la vie du groupe. C'est ainsi dans un vestiaire. » On appelle cela l'omerta comme dans la mafia sicilienne. Ou simplement la langue... d'abois.
C'était sans compter avec l'ange du soleil descendu sur Canal plus un soir, dénommé Vincent Aboubakar, le capitaine, « Abouchou » pour toutes ces nanas qui lui tournent autour comme des vautours. Allez, Abouchou, raconte ! « Ce qui s'est réellement passé, c'est qu'on arrive à l'entraînement, on commence à faire la mise en place. Et le coach, il parle, André Onana parle, parle, parle.
Après, ils se sont vite pris la tête. Le coach n'a pas cessé de lui demander de faire montre de respect à son égard. Puis, quand se terminent les entrainements, il a demandé qu'il parte. » Arrêtons-nous un peu pour admirer le sens de la diplomatie du capitaine des Lions ! « Ils se sont vite pris la tête ». En français facile, Song dit un truc du genre, « ho là petit, t'as intérêt à écouter un grand.
J'ai été là avant toi, toi-même tu sais.» Et Onana de répondre : « c'était avant, il faut laisser. » Vous voyez, Aboubakar, il sélectionne ses...maux, il arrondit les angles de tir ! Le plus intéressant? Il ne dit jamais si le nom de Nicolas Nkoulou était passé par là comme l'ombre de la débâcle... Il poursuit.
« Mais, c'est comme on peut dire qu'il y a eu un manque de respect vis-à-vis du coach. » Très mesuré, l'Abouchou. Vint...leurre des conseils au petit effronté. « Il faut savoir s'adapter. Des fois, il faut lutter, se battre. Et aujourd'hui, André doit se battre. » Surtout, « peu importe les situations auxquelles il sera confronté à l'équipe nationale, il doit faire profil bas.
C'est là qu'il va grandir. » Parole de Cap'tain. Sauf qu'il est déjà grand, André ! Jouer à l'Inter, n'est pas jouer à Tarzan d'Obala, voyons. Soit ! Mais, peut-il revenir au moins ? « Honnêtement, je ne suis pas contre. Le petit doit revenir.
Le Cameroun a besoin de lui et c'est un grand gardien. Il y a des passages comme ça dans la vie. Et s'il commence à mieux les apprendre, je pense qu'il va mieux grandir. Il a encore de bonnes années de foot devant lui. » Cause toujours mon vieux ! Alors, Vincent Aboubakar appellerait-il André Onana à un peu d'humilité souvent ?
Mais, ce truc-là ne mène pas au premier rang ! Et puis, le petit n'aurait-il pas de qui tenir ? Semble-t-il, son père spirituel est un certain président de la fédé. L'égo de ce dernier, sait-on, a parfois caressé le sommet de l'Himalaya. A-t-il changé entre temps ? Peut-être oui, peut-être non. De toutes les manières, on le voit bien, tel père, tel égo.