Afrique: Transition énergétique - Les ports africains interpellés sur leur responsabilité

Une vue du port d'Algérie

Plusieurs acteurs nationaux et internationaux des secteurs maritime et portuaire, ont pris part, le 24 mai, à l'Académie Régionale des Sciences et Techniques de la Mer (Arstm), à Yopougon, à un séminaire de réflexion sur la question de la transition énergétique.

Initiée par le Centre de rechercher maritime, portuaire et logistique (Crempol), en partenariat avec l'Arstm et la fondation Sefacil, cette rencontre avait pour objet de permettre aux participants, essentiellement des responsables de plateformes portuaires, venus de divers pays dont la France, le Maroc et la Côte d'Ivoire, de partager leurs expériences autour de la « Transition énergétique et solutions adaptées aux circonstances portuaires africaines: retour d'expérience ».

La rencontre a également réuni les enseignants et étudiants doctorants issus des programmes de master de l'Institut de Sécurité maritime interrégional (Ismi). A la cérémonie d'ouverture, le colonel Karim Coulibaly, directeur général de l'Arstm, a souligné que la finalité de ce séminaire est de disposer d'un panorama de regards croisés des acteurs de la place portuaire face aux enjeux de la transition énergétique.

La séance a été marquée par différents panels sur la question. Ce fut l'occasion pour les différents intervenants d'expliquer l'importance de la transition énergétique qui, de leur point de vue, s'affiche comme levier majeur de la compétitivité des ports. Pour Yann Alix, responsable de la fondation Sefacil, les ports ont un rôle important à jouer face aux effets du changement climatique.

Il a appelé à cet effet, les dirigeants des Etats d'Afrique de l'Ouest et du centre en particulier, à clarifier la feuille de route des ports sur la question, afin de rendre intelligible leurs rôles, obligations et responsabilités dans la transition énergétique. « Pour le financement de la décarbonation en Afrique, il faut associer les partenaires, le secteur privé et aboutir à des solutions adaptées à nos réalités.

Ne rien faire coûterait finalement, plus cher. Il faut mettre à profit les partenariats public-privé. Il faut faire un nettoyage des textes pour que l'aspect environnemental prime lors des négociations », a-t-il recommandé. Pour sa part, Abdelilah Tamim représentant de Tanger Med a révélé quelques solutions innovantes mises en oeuvre par sa plateforme pour la protection du climat et l'environnement.

Il a indiqué que les énergies renouvelables occupent plus de 82% du Mix énergétique du port de Tanger, premier port à conteneur en méditerranée. « Nous visons zéro émission de carbone à l'horizon 2030 », a-t-il déclaré. Ajoutant que les zones portuaires sont directement concernées par le réchauffement climatique à plusieurs niveaux.

Car, dira-t-il, elles émettent une quantité très importante de gaz à effet de serre. Pour lui, la performance d'un port passe inévitablement par son engagement en termes de Responsabilités sociétale des entreprises (Rse) et de protection du climat. Dans le même sens, Séka Aba, représentant un cabinet d'avocat conseil, a indiqué que tout opérateur qui souhaite investir dans ce port est tenu de faire au préalable, une étude environnementale. Il a toutefois souhaité une révision et une adaptation des textes sur l'investissement dans les zones portuaires en Côte d'Ivoire pour plus d'efficacité en matière de lutte contre le changement climatique.

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