Le département du Trésor américain a annoncé ce jeudi 1er juin des sanctions visant des sociétés liées à l'armée soudanaise et aux Forces de soutien rapide, responsables selon les États-Unis de violations du cessez-le-feu signé en Arabie saoudite.
Washington avait prévenu que le non-respect des engagements pris pourrait mener à des mesures visant à accentuer la pression sur les dirigeants du pays. Ce jeudi soir, les États-Unis et l'Arabie saoudite annoncent la suspension des pourparlers de Djeddah, notamment à cause de « graves violations répétées du cessez-le-feu ».
Les premières cibles des sanctions de Washington sont des sociétés bien connues pour leurs liens avec les belligérants soudanais. D'un côté, il s'agit d'Al-Junaid, une holding exportatrice d'or contrôlée par le chef des Forces de soutien rapide, le général Hemedti et son frère, ainsi que Tradive General Trading, une société écran basée aux Émirats arabes unis et contrôlée par un autre frère. De l'autre, deux importantes sociétés d'armement, dont Defence Industry System, la plus grande entreprise de défense du pays, contrôlée par l'armée régulière.
Les sanctions américaines, a détaillé le communiqué du département du Trésor, gèlent les avoir de ces sociétés, de ses dirigeants et de ses actionnaires majoritaires aux États-Unis. « Avec ces sanctions, a expliqué la secrétaire au Trésor Janet Yellen, nous coupons les principaux flux financiers en direction des Forces de soutien rapide et des Forces armées soudanaises, les privant des ressources nécessaires pour payer les soldats, se réarmer, se réapprovisionner et faire la guerre. »
Enfin, des restrictions de visa ont également été imposées à des officiers de l'armée régulière et des commandants des Forces de soutien rapide, ainsi que des responsables de l'ancien régime du président Omar el-Béchir.
Suspension des pourparlers de Djeddah
« En leur qualité de facilitateurs, le royaume d'Arabie saoudite et les États-Unis d'Amérique annoncent la suspension des pourparlers de Djeddah. Cette décision fait suite à de graves violations répétées du cessez-le-feu à court terme », précise la déclaration.
« Ces violations ont entravé l'acheminement de l'aide humanitaire et la restauration des services essentiels qui sont l'objectif du cessez-le-feu à court terme. Alors que les discussions sont interrompues, les facilitateurs rappellent aux parties qu'elles restent liées à leurs obligations en vertu de la Déclaration d'engagement de Djeddah du 11 mai pour protéger les civils du Soudan et de la prolongation de cinq jours du cessez-le-feu du 29 mai », indique la déclaration publiée sur le site de l'ambassade des États-Unis à Khartoum.
Joint Facilitators' Statement from the Kingdom of Saudi Arabia and the United States of America on the Short-Term Ceasefire and Humanitarian Arrangements in SudanIn their capacity as facilitators, the Kingdom of Saudi Arabia and the United States of America announce a...-- U.S. Embassy Khartoum (@USEmbassyKRT) June 1, 2023