Madagascar: Élection Présidentielle - Les États-Unis attendent les dates officielles

La coopération entre les États-Unis et Madagascar a été à l'honneur à la villa Philadelphia, hier à l'occasion de l'independence day. L’événement a également été drapé par le contexte politique dominé par l'échéance de la présidentielle.

Incontournable. L'échéance de l'élection présidentielle domine la scène politique. Tout événement officiel ayant un soupçon de note politique, ne peut se départir du contexte de la course à la magistrature suprême. La réception pour marquer l'Independence Day, ou la fête nationale américaine, hier, n'a pas dérogé à la règle.

D'autant plus que le scénario a rapidement rappelé à l'esprit qu'il y aura une course à la magistrature suprême à la fin de l'année. Il y a eu les discours d'usage, mais aussi la composition des invités. Visiblement, il y a eu une volonté de brasser les différentes tendances de l'arène politique. De prime abord, les États-Unis (USA), ont tenu à le rappeler et "souhaitent", qu'il n'y ait pas de bouleversement à cette échéance.

Chose classique, Claire A. Pierangelo, ambassadrice des États-Unis, a passé le champ de coopération entre les USA et Madagascar. Elle note particulièrement que l'année 2022 est une année record dans les échanges commerciaux entre les deux pays.

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Elles avoisinent le milliard de dollars. La phrase qui a fait tilt dans le discours de la diplomate américaine porte sur la présidentielle, justement. "Nous soutenons l'engagement de Madagascar de tenir une élection libre et juste, et attendons la publication officielle du calendrier de l'élection qui sera dans quelques mois", déclare la diplomate américaine.

Comme à l'accoutumée depuis quelques années, la cérémonie officielle, locale, pour marquer cet événement s'est déroulée bien avant la date du 4 juillet. Cette fois-ci, l'ambassadrice des États-Unis, a convié ses convives "officiels", à la villa Philadelphia, Ambaranjana, un mois à l'avance.

La raison de cette grande marge n'a pas été donnée. En tout cas, des figures du gotha politique, les partenaires de l'ambassade des USA dans plusieurs domaines, ainsi que les alumni de ses programmes de formation ont été nombreux à avoir répondu présents.

Cette année

Une des images marquantes de la réception est la présence de Hery Rajaonarimampianina, ancien président de la République, sur l'estrade, aux côtés des chefs d'institution, des membres du gouvernement et autres responsables étatiques. Les présidents des deux Chambres parlementaires, le président de la Haute Cour constitutionnelle (HC), ainsi que le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), étaient aussi de la fête.

Au milieu de la foule, il y avait également quelques personnalités réputées ayant des aspirations présidentielles que sont Hajo Andrianainarivelo et Roland Ratsiraka. Marc Ravalomanana, ancien président de la République, est probablement un des grands absents hier, parmi les aspirants à la magistrature suprême.

Lui, qui se targue toujours d'avoir de bonnes relations avec les USA, était à Mahajanga, hier. Un déplacement marqué une nouvelle fois par des échanges d'amabilités assaisonnés de lacrymogène avec les forces de l'ordre. Alphonse Maka, ancien président de l'ancien Conseil du Fampihavanana Malagasy (CFM), était aussi parmi les invités.

Dans la liste des anciens, il y a eu également Pierre Lenoble Navony, ancien président du Haut conseil de la défense de la démocratie et de l'État de droit (HCDDED). Ce dernier qui est en délicatesse avec le pouvoir après les épisodes des saisines de la HCC, dont le président de la République est la cible.

Quoi qu'il en soit, l'ambiance a été conviviale à Ambaranjana. Les sourires et la courtoisie ont été de mise. Il y a, néanmoins, ceux qui semblent avoir essayé de s'éviter. Tandis-que d'autres l'ont joué fairplay. Le conciliabule avec les sourires jusqu'aux oreilles entre Hery Rajaonarimampianina, Haja Resampa, ministre de la Jeunesse et des sports et Augustin Andriamananoro, directeur général des projets présidentiels, par exemple, n'est pas passé inaperçu.

Tous les trois ayant été des collaborateurs au sein du pouvoir lors de la Transition qui a fait suite à la crise politique de 2009. Portant la voix du gouvernement à la réception d'hier, Yvette Sylla, ministre des Affaires étrangères, a également touché mot au sujet de l'échéance électorale qu'est la présidentielle. À l'entendre, le fait que l'élection se tiendra cette année n'est plus sujet à débat.

La cheffe de la diplomatie malgache angle, par ailleurs, ses propos sur le soutien et la posture des partenaires de la Grande île dans l'organisation et le bon déroulement du scrutin. La ministre Sylla déclare alors que "Madagascar compte sur le soutien et le rôle constructif de ses partenaires dans ses efforts en vue de consolider ses acquis démocratiques, gage du développement, au moment où, suivant les échéances établies par la Constitution, il se prépare cette année à tenir des élections justes et crédibles".

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