Congo-Kinshasa: Guerres d'agression, crimes contre l'humanité au pays - Félix Tshisekedi insiste, la CPI rassure !

La République démocratique du Congo et la Cour pénale internationale s'engagent désormais à coopérer dans une dynamique tournée vers les idéaux de paix et de justice. Cette volonté commune a été matérialisée hier, jeudi 1er juin 2023, à la Cité de l'Union Africaine, à Kinshasa, par la signature d'un Protocole d'accord entre le Gouvernement congolais et le Bureau de l'actuel Procureur de la Cour, Karim Khan. C'était au cours d'une cérémonie solennelle que le Chef de l'Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a, lui-même, présidée en présence du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, des Présidents de deux Chambres du Parlement, des membres de l'exécutif central et de quelques membres de la délégation de la Cour, conduite par le Procureur Karim Khan. D'après le Président Tshisekedi, cet engagement s'inscrit dans l'esprit du Statut de Rome qui offre une garantie dans la matérialisation de l'idée selon laquelle "l'impunité, surtout pour les crimes les plus graves, est irréconciliable avec la paix durable, la stabilité nationale, régionale et internationale".

Dans son mot, il a sollicité l'implication de la CPI dans la lutte visant l'éradication des crimes contre l'humanité et la mise en oeuvre de la politique nationale qui met la Justice au centre du système de gouvernance. Pour le cas du Rwanda, qui agresse la RDC sous la couverture du M23, il a appelé au bon sens de tous les pays signataires du Statut de Rome pour la création d'une Institution judiciaire répressible dotée non seulement du pouvoir de défier les qualités et les statuts des auteurs, co-auteurs et complices des crimes, mais aussi d'une compétence générale en vue des mesures qui s'imposent.

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"Comme vous le savez, le monde fait face à de nombreux défis. Au nombre de ceux-ci, outre les questions relatives au respect des droits de l'homme, il y a lieu de citer celles liées à l'exercice et la protection des peuples et de la souveraineté des Etats. En effet, au cours de ces dernières années, les actes d'agression visant un Etat membre, comme ceux actuellement et injustement dirigés contre la République démocratique du Congo par l'un de ses voisins, se sont multipliés. Cette typologie d'actes qui affectent la conscience collective de l'humanité est à la base de la création, à travers le Statut de Rome, de la Cour pénale internationale. Face à cette réalité, il est important que les Etats membres puissent réaffirmer leur adhésion aux valeurs de la Cour notamment, à travers la mise en place d'une Institution judiciaire répressible, dotée non seulement du pouvoir de défier les qualités et les statuts des auteurs, co-auteurs et complices des crimes, mais aussi d'une compétence générale couvrant, en principe, les différents secteurs des rapports humains au niveau national et international.

En ce qui concerne la République démocratique du Congo, outre notre engagement à travers le dépôt des instruments de ratification, je réitère notre attachement au mémorandum d'accord conclu avec le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale. Cet engagement renouvelé traduit notre volonté de renforcer la coopération avec votre Bureau que nous entrevoyons surtout dans le cadre d'une coopération active et dynamique tournée vers les idéaux de justice et de paix, aujourd'hui menée par mon pays", a insisté le Président Félix Tshisekedi. Peu avant, c'est son hôte qui a livré ses impressions au terme de sa première visite officielle en RDC depuis son avènement à la tête de la Cour. Il a témoigné de sa détermination à travailler avec la Rd Congo, durant les sept prochaines années de son mandat, dans une approche holistique. Il a encouragé le Président Tshisekedi pour les efforts qu'il ne cesse d'accomplir pour le respect des droits humains, particulièrement dans la partie orientale du pays, victime des actes de violence des infâmes.

«Monsieur le Président, nous devons le reconnaitre : "Vous avez fait beaucoup de choses". Votre pays a fait énormément des choses mais le rythme doit être accéléré. Nous devons accélérer le rythme. Comment accélérer le rythme, il faut faire les choses autrement, avoir une approche beaucoup plus holistique, une approche beaucoup plus générale... Des solutions beaucoup plus imaginatives nous interpellent et nous sommes prêt à travailler avec vous pour que nous arrivions à mettre en place cette nouvelle dynamique. Si nous faisons ce que nous pouvons, nous pourrons enfin nous regarder en face parce que nous aurons fait notre devoir. Nous devons travailler ensemble dans cette dynamique pour faire mieux. Voilà pourquoi je suis ici. Merci une fois de plus pour l'accueil, l'assistance et pour tout ce que vous avez fait pour nous dans ce voyage », a indiqué Karim Kan.

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