La République démocratique du Congo et la Cour pénale Internationale (CPI) renforcent leur niveau de collaboration à travers un protocole d'accord signé, jeudi 1er juin à Kinshasa, entre la ministre Congolaise de la Justice, Rose Mutombo et le procureur de la CPI, Kharim Khan.
Cette signature s'est faite en présence du Président de la République, Felix Tshisekedi.
Ce dernier a exprimé sa volonté de coopérer avec le bureau de la CPI de manière active et dynamique vers des idéaux de justice et de paix.
Dans la suite de cette signature, Kharim Khan reconnait d'emblée que le pouvoir de Kinshasa accompli déjà beaucoup d'actions dans le sens de dire la justice en faveur des victimes quand bien même il y en a aussi assez qui continuent encore à attendre.
« Nous devons reconnaître que, vous avez fait beaucoup de choses. Votre pays a fait énormément de choses mais, le mais reste. Le recours doit être accéléré nous devons accélérer le règlement. Comment accélérer ? Il faut faire les choses autrement. Avoir une approche beaucoup plus holistique, une approche beaucoup plus générale pour faire en sorte qu'on ne restera pas là encore 20 ans après à parler de ces crimes », a fait savoir Kharim Khan.
Il faut une nouvelle dynamique pour faire mieux a-t-il ajouté :
« Des solutions beaucoup plus imaginatives qui nous interpellent et nous sommes prêts à travailler avec vous afin que nous arrivions à mettre en place cette nouvelle dynamique. Nous devons travailler ensemble dans cette nouvelle dynamique collectivement pour faire mieux ».
Tout en saluant diverses approches de la CPI, Felix Tshisekedi a interpellé aussi le procureur sur la question liée à l'exercice et la protection des peuples et de la souveraineté des Etats.
Felix Tshisekedi faisait ainsi allusion à la guerre du M23 soutenu par le Rwanda :
« Au cours de ces dernières années, les actes d'agression visant un état membre comme ceux actuellement injustement dirigé contre la République démocratique du Congo par l'un de ses voisins se sont multipliés. Cette typologie d'actes qui affecte la conscience collective de l'humanité est à la base de la création à travers le statut de Rome de la Cour pénale internationale ».
Il poursuit :
« Face à cette réalité, il est important que les États membres puissent réaffirmer leur adhésion aux valeurs de la Cour, entendu notamment à travers la mise en place d'une institution judiciaire répressive dotée non seulement du pouvoir de défier les qualités et les statuts des auteurs, co-auteurs et complices des crimes mais aussi d'une compétence générale couvrant en principe les différents secteurs des rapports humains au niveau national et international ».
Par cette cérémonie de signature d'accord de coopération, Kharim Khan a clôturé sa mission en RDC. Arrivé lundi 29 mai à Kinshasa, il s'est rendu ensuite à Bukavu (Sud-Kivu) et à Bunia(Ituri) où il s'est entretenu avec notament les autorités, les acteurs judiciaires et les victimes.