Afrique: Culture africaine - Les rendez-vous en juin 2023

À Paris, Cologne, Rabat, Berlin, Lyon, Carthage, Kampala, Saint-Denis, Nantes, Annecy, Chicago, Marseille, Gennevilliers, Bordeaux, en salle ou en plein air, voici 23 rendez-vous de la culture afro ou africaine à ne pas manquer en ce mois de juin. N'hésitez pas à nous envoyer vos prochains événements culturels « incontournables » à l'adresse rfipageculture@yahoo.fr.

Du 1er au 11 juin, le Festival de l'imaginaire propose musiques, danses, théâtre et rencontres du monde entier au Théâtre de l'Alliance française à Paris, mais aussi dans d'autres prestigieux lieux en région parisienne. La troupe familiale malgache Rasoalalao Kavia présente Hira gasy, théâtre musical des Hautes-Terres. Le dernier grand représentant du taarab kenyan, le groupe Lelele Africa, nous invite à découvrir cette musique populaire profondément ancrée sur la côte est de l'Afrique.

L'ensemble Garinagu Wagia donne un spectacle avec des musiques et danses garifunas, culture issue d'une population afro-descendante d'Amérique latine, jadis des esclaves échappés et réfugiés dans l'île de Saint-Vincent, aux Petites Antilles. Fatima Tabaamrant, « la mère de tous les Amazighs », fait vivre la culture et les droits de ce peuple autochtone marginalisé. Les Berbères ou Imazighen sont considérées comme l'une des populations les plus anciennes du Maroc. Le 5 juin, Tabaamrant participera aussi aux côtés d'Hindou Oumarou Ibrahim, militante peule du Tchad, à une table ronde : « Le patrimoine immatériel : une arme de résistance et d'émancipation des femmes autochtones ».

Africologne, le festival des cultures africaines à Cologne, en Allemagne, accueille du 1er au 11 juin des artistes de tout le continent africain. Au programme de ce forum d'échanges artistiques transnationaux : Samson, théâtre musical de Brett Bailey, Bikutsi 3000 de Blick Bassy, le film Nafi's Father de Mamadou Dia, Terre ceinte, mise en scène d'Aristide Tarnagda de la pièce de Mohamed Mbougar Sarr, la performance For my negativity de Kagayi Ngobi...

Du 1er au 11 juin, Rabat accueille la 28e édition du Salon international de l'édition et du livre (SIEL). La capitale marocaine de la culture mettre à l'honneur la littérature africaine avec plus de 450 écrivains, universitaires, traducteurs et artistes attendus et 700 éditeurs d'une vingtaine de pays.

À Berlin, l'institution culturelle Haus der Kulturen der Welt (HKW) fête le 2 juin sa réouverture sous la direction du Camerounais Bonaventure Soh Bejeng Ndikung. Guidée par la recherche de stratégies pour vivre et mieux habiter ce monde ensemble, cette maison culturelle propose une conception du monde « qui englobe la pluralité des cultures, des épistémologies, des sociopolitiques, des spiritualités et des manières d'être dans le monde ». Au programme, l'exposition O Quilombismo. De la résistance et de l'insistance. De la fuite comme du combat. D'autres philosophies politiques démocratiques et égalitaires, mais aussi le Festival Sonic Pluriverse Congorama, une enquête sonore et un voyage musical qui s'articulent autour de trois lieux du monde appelé « Congo ».

À partir du 3 juin, la galerie parisienne Magnin-A rend hommage à Kiripi Katembo (1979-2015) avec l'exposition Un regard. Décédé brutalement à l'âge de 36 ans, le photographe et réalisateur congolais laisse derrière lui une oeuvre puissante et une vision sublimée de Kinshasa à travers une esthétique photographique unique.

Du 8 au 11 juin, le danseur et chorégraphe nigérian Qudus Onikeku présente au Centre Pompidou Out of This World. Entre performance et installation interactive, la pièce s'inspire du système divinatoire Ifa de la culture yoruba. Composée de seize totems, la création fait naître « un espace de rencontre, d'écoute et d'échange où musique, danse et paroles s'entremêlent ».

Le 8 juin sera lancée au Centre Pompidou Métamorphoses, la nouvelle saison des Quartiers Lointains. Cette programmation itinérante de courts métrages du Sud au Nord, créé en 2013 par Claire Diao, distributrice et critique de cinéma franco-burkinabè, célèbre cette année ses dix ans avec pour marraine la cinéaste franco-sénégalaise Alice Diop. De Pantin à New York, de Los Angeles à Béjaïa, de Ouagadougou à Lyon, jusqu'ici, ce programme a accompagné vingt-sept courts métrages de vingt-neuf cinéastes aujourd'hui reconnus.

À partir du 9 juin, le musée des Confluences à Lyon se plonge dans la vie de masques, statuettes et autres objets de la collection d'Ewa et Yves Develon. Afrique, mille vies d'objets propose d'explorer autrement la vie de centaines d'objets, « du processus de création à leur usage, de l'objet rituel à l'oeuvre d'art, de l'Afrique à l'Europe »...

L'exposition Identités contemporaines de la Côte d'Ivoireréunit jusqu'au 10 juin des artistes renommés en peinture, design et mode, de la scène artistique ivoirienne à l'international. Parmi les artistes exposés à Paris sous l'égide du Ministère de la Culture et de la Francophonie de Côte d'Ivoire figure Aboudia, Jacobleu, Olivia Perez et Valérie Oka, récemment décédée. Une installation en sa mémoire et quelques-unes de ses oeuvres les plus emblématiques seront présentées.

La Galerie Africaine réunit encore jusqu'au 30 août les oeuvres de Faten Rouissi, N'Dorah, Zian Alabdeen et Yao Metsoko pour donner un Écho particulier à l'art africain. Un dialogue de peintures et sculptures « au-delà de leur origine géographique » comme la Tunisie, le Cameroun, le Soudan, le Togo ou le Burkina Faso. Des oeuvres qui « se répondent dans un même son qui se répète ».

Le 10 juin, les Journées chorégraphiques de Carthage ouvrent avec Archipel de la chorégraphe française Mathilde Monnier. Une chorégraphie pour les danseurs du Ballet de l'Opéra de Tunis et de l'ensemble chorégraphique du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Au programme jusqu'au 17 juin, entre autres la création Libération d'Ameni Chatti (Tunisie), Dbak Tbal d'Imed Amara (Tunisie), Dihiya de Mohamed Lamqayssi (Maroc) ou la pièce iconique May B de Maguy Marin (France), transmise pendant deux ans à la compagnie Syhem Belkhodja et présente sous un nouveau jour après son appropriation par de jeunes danseurs tunisiens.

L'exposition collective Shapes of Water de la galerie ougandaise Afriart à Kampala présente jusqu'au 12 août des oeuvres de femmes artistes d'Afrique de l'Est et d'Afrique australe pour « susciter des conversations et inspirer l'imagination de nouvelles possibilités ». Parmi les artistes exposées : Charity Atukunda (Ouganda), Amani Azhari (Soudan), Naseeba Bagalaaliwo (Ouganda), Nelsa Guambe (Mozambique), April Kamunde (Kenya), Maliza Kiasuwa (RDC), Charlene Komuntale (Ouganda), Kitso Lynn Lelliott (Afrique du Sud), Sungi Mlengeya (Tanzanie) et Mona Taha (Ouganda).

Dans le cadre des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, la danseuse et chorégraphe algérienne Nacera Belaza présente le 9 et 10 juin au MC93 Bobigny Les Sentinelles.2. Une reprise de « sa pièce fondatrice créée en duo en 2010 en l'étendant à un groupe de danseurs amateurs et professionnels ».

Les sections sur la Traite atlantique et l'esclavage du Musée d'histoire de Nantes sont considérées comme des références au niveau international. Avec la troisième édition d'Expression(s) décoloniale(s), l'institution continue à porter un autre regard sur les collections pour décoloniser sa pensée et son imaginaire. Jusqu'au 12 novembre, l'artiste camerounais Barthélémy Toguo présente une vingtaine d'oeuvres dans le parcours permanent et a souhaité associer cinq artistes à la manifestation : Jean-François Boclé (Martinique), Moreira Chonguiça (Mozambique), Rosana Paulino (Brésil), Monica Toiliye (République démocratique du Congo) et Kara Walker (USA).

« Je suis Algérien par mes ancêtres et internationaliste par mon siècle », disait Kateb Yacine (1929-1989). Le 11 juin, l'Institut du monde arabe rend hommage à l'oeuvre et à la vie du grand écrivain, poète, dramaturge, journaliste et metteur en scène à travers une rencontre-débat et lecture avec Djalila Dechache, Albert Dichy et Waciny Laredj : Hier, aujourd'hui, demain. L'amour, la révolution, l'écriture.

Le Festival d'Annecy, le plus grand événement mondial dédié à l'animation, ouvrira ses portes entre le 11 et 17 juin. Dans la section compétitive des longs métrages « Contrechamps » concourt le film camerounais La grotte sacrée de Daniel Minlo et Cyrille Masso. C'est l'histoire d'un roi africain empoisonné qui cherche l'antidote capable de le guérir dans la grotte sacrée...

Le nouveau Musée national de l'histoire de l'immigration ouvre ses portes le 12 juin. Après d'importants travaux dans le Palais de la Porte Dorée à Paris, le musée rouvre sa galerie permanente couvrant la période de 1685 à nos jours. L'espace entièrement renouvelé ambitionne être plus didactique et évolutif intégrant les recherches récentes sur l'immigration en France pour « connaître et comprendre une part essentielle de l'identité française ».

Dans le cadre du festival Move qui démarre le 15 juin, le Centre Pompidou programme du 29 juin au 1er juillet une création du duo artistique américain Gérard & Kelly : Gay Guerrilla sera interprété par Germain Louvet et Guillaume Diop, le tout premier danseur étoile noir de l'Opéra de Paris. Le spectacle explore l'héritage du compositeur afro-américain queer Julius Eastman (1940-1990) à travers la danse, la musique et l'architecture.

Du 15 au 18 juin, le Festival international du film de la diaspora africaine de Chicago (ADIFF Chicago) célèbre son 20e anniversaire avec des programmes et des projections autour de l'expérience des Noirs et des indigènes, donnant une voix multidimensionnelle à des réalités et à des peuples souvent mal représentés.

À partir du 16 juin, Marie-Claire Messouma Manlanbien présente son nouveau projet conçu pour le Palais de Tokyo à Paris. L'être, l'autre et l'entre puise dans les différentes cultures qui composent son identité. « D'origine guadeloupéenne et ivoirienne, l'artiste s'initie aux activités manuelles dans l'enfance, auprès de sa mère et de sa grand-mère. Chacune de ses oeuvres combine de façon syncrétique des éléments en provenance de ces différents univers, dont elle explore les symboles en interrogeant les espaces et les expressions de la féminité, autant que le rapport aux traditions artisanales au sein d'une société modernisée par son industrialisation. »

Du 17 juin au 9 juillet, le Festival de Marseille propose trois semaines avec 34 spectacles : danse, théâtre, concerts, films, expositions... Des artistes venu·e·s de plus de 26 villes réparties sur 21 pays dont le Congo, l'Égypte, le Maroc, l'Ouganda et le Sahara occidental.

Le 30 juin, le Théâtre Gennevilliers accueille le projet multidisciplinaire In vivo théâtre - Fantasticalité qui fait partie du festival pluridisciplinaire ManiFeste de l'Ircam. Quatre jeunes compositeur·rice·s viennent travailler au T2G la question du fantastique au théâtre, à partir d'un corpus de textes francophones féminins : Port-au-Prince et sa douce nuit de la Haïtienne Gaëlle Bien-Aimé et Praia Do Eldorado de la Béninoise Dodji Do Rego.

À partir du 30 juin, le Capc, le musée d'art contemporain de Bordeaux démarre la célébration des 50 ans de l'institution avec une installation monumentale de Kapwani Kiwanga dans la Nef. Née en 1978 au Canada, d'origine tanzanienne, elle vit aujourd'hui en France. Considérée comme une des artistes les plus importantes de sa génération, elle annonce « un projet inédit pensé en relation avec l'histoire du lieu, qui était au XIXe siècle un entrepôt de denrées coloniales pour devenir dès 1973 un des lieux de création contemporaine les plus emblématiques en France et à l'étranger ».

Merci à tous les artistes et professionnels pour leurs propositions. Vous aussi, vous pouvez nous envoyer vos « incontournables » de la culture africaine en 2023 à l'adresse rfipageculture@yahoo.fr.

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